Marie, membre de nos formations permaculture en ligne, nous ouvre les portes de son jardin et nous partage son changement de regard sur la nature et de pratiques au jardin depuis sa rencontre avec la permaculture.
Un grand merci à Marie pour son accueil chaleureux et son témoignage émouvant, véritable hymne à la nature !
Du jardinage conventionnel à la permaculture :
C’est tellement plus agréable, c’est un vrai plaisir, un vrai bonheur, on arrive dans son jardin chaque jour et on regarde… On s’émerveille : il est différent chaque jour, il est différent chaque heure…
Une ruine sur un terrain nu en pleine campagne…
Quand on a acheté ce terrain avec notre ruine en 1984, c’était un terrain totalement nu, il n’y avait rien autour, c’était vraiment la pleine campagne.
Et petit à petit on a aménagé le terrain.
On est sur Le Haillan qui est à quelques kilomètres de Bordeaux. C’est une région très agréable. Et on a eu envie d’avoir un beau jardin !
Mais au départ on a été très conventionnels, et finalement, ça ne nous convenait pas franchement.
Il manquait une âme à ce jardin.
Et puis je me suis penchée sur des gros livres de permaculture…qui ne correspondaient pas franchement à mon petit univers !
Le déclic avec PermacultureDesign 😉
Jusqu’à ce que je rencontre Permaculture Design qui m’a quand même ouvert les yeux sur la facilité, la simplicité et sur le fait que ce soit tellement naturel !
J’avais complètement oublié que tout était tellement naturel.
Maintenant, on met des herbes, on met de tout et on se rend compte que tout est utile dans le jardin !
On en profite pleinement, c’est tellement plus agréable !
On taille les haies, on les broie, on les met, on enlève les mauvaises herbes – les adventices pardon ! – on les repose, on plante : la terre est meuble, elle est devenue riche petit à petit – parce que ça fait maintenant 5 ans que nous travaillons de cette façon.
Voici le petit potager 3P dans lequel j’ai de l’oignon rocambole, du chou Daubenton, du chou Crambe… On ne les voit pas trop, mais il y a des groseilliers, des fraises… On a de la consoude, qui est merveilleuse, qui est une plante si belle et si riche, et les petites sauges qui donnent de la couleur… Là il y a un arbre à faisans, encore de la sauge… J’ai aussi des plantes condimentaires qui sont un peu cachées dessous.
Jardiner avec l’ombre :
Le facteur limitant dans notre jardin, c’est qu’on a de l’ombre pratiquement partout.
On est vraiment limités par les bambous, qui ne sont pas chez nous, mais qui sont très hauts et qui nous coupent le soleil toute la matinée.
On a aussi un grand séquoia qui nous donne de l’ombre à d’autres moments de la journée.
Mais on s’aperçoit quand même que, même si les plantes tardent ici un peu plus qu’ailleurs, tout pousse !
On voit bien qu’on est toujours un peu en retard ; mais au bout du compte, ce n’est pas gênant, et on adapte les plantes à ce facteur ombre.
Tous les plantes ici, les loniceras, mais aussi les groseilliers, qui ne détestent pas l’ombre, toutes les plantes que j’ai là sont des plantes d’ombre, d’ombre et de mi-ombre.
Et il va y avoir des betteraves, du céleri, encore des tomates (parce que je suis une folle de tomates !). Des tomates, des poivrons, des aubergines, mais aussi beaucoup de basilic, de coriandre, des salades… tout pousse !
Des pratiques de jardinage en permaculture, plus en accord avec la nature :
Ouvrir les yeux sur toutes les ressources présentes dans un jardin en permaculture
Je mets tout ce que j’ai : les tontes de gazon, les branches broyées… Tout !
Et je n’enlève plus, par exemple, quand je coupe mes salades je n’enlève pas les pieds, tout reste dans le sol : on coupe une plante, on l’amène dans la maison, les racines restent au sol, et ce dont on n’a pas besoin est éparpillé autour et comme ça le jardin est content !
Ça avait beau être une ferme avant, la terre n’était pas riche, c’était du sable.
Maintenant, on voit une grande différence !
On voit aussi la différence dans le compost : avant on n’y mettait pas grand-chose, par exemple, on emmenait les haies à la déchetterie…
Alors que maintenant le compost n’est toujours pas gros, parce qu’on met tout dedans, mais on s’en sert, et on a infiniment plus de nourriture à donner à la terre – infiniment plus.
Pour l’instant, les orties font partie du potager.
On s’en sert pour faire le purin d’orties bien sûr, et puis pourquoi pas : elles sont belles dedans, elles sont utiles !
Je fais tous mes semis, je me refuse à en acheter et s’ils sont malingres et bien tant pis pour moi !
Ils vont finir par venir. Parce qu’il y en a qui sont un petit peu malingres, mais il y en a qui sont très beaux.
Je me sers des bambous, je me sers du vieux bois qu’on a enlevé dans le bureau pour refaire le plancher…
De la matière on en a, on n’a pas besoin d’aller chercher loin pour en trouver.
Et, un peu d’imagination, c’est aussi ça le plaisir.
Des récoltes saines et savoureuses pour toute la famille avec des surplus à partager !
Alors là on a un artichaut qui nous a déjà donné pas mal d’artichauts, et, ce qui est absolument invraisemblable, c’est qu’un artichaut qu’on achète dans le commerce, on n’en mange pas la queue, c’est dur !
Ici, nos artichauts on peut manger au moins 5 centimètres de queue, et c’est tendre et ça a le même goût que le cœur de l’artichaut ! C’est absolument hallucinant.
Bon, je suis émerveillée parce que tous ces produits sont directement dans le jardin : on arrive, on cueille ses fines herbes… Tout est sur place !
Et on est sûr que c’est frais, qu’il n’y a eu aucun produit, on peut tout manger…
Quand arrive l’époque des tomates ou des framboises, quand on a les petits enfants… c’est une merveille, ils viennent se servir, ils sont contents. Et ça fait plaisir à tout le monde !
Alors ici on a tout plein de groseilles, parce que nous sommes des fanatiques de confiture de groseille.
Et c’est un souvenir d’enfance, les groseilles. Il y en avait chez moi !
Je transforme tout : les groseilles on va en manger bien sûr, mais on va surtout en faire des confitures, les framboises, on va en manger aussi, mais on va en faire des confitures…
Les fraises je n’en ai pas suffisamment pour faire des confitures.
Mais j’ai des légumes à profusion, certes un peu plus tard à cause de l’ombre, mais à profusion ; et comme je transforme, j’en ai pour tout l’hiver. Je cuis, je congèle…
Et on a un vrai plaisir l’hiver à aller chercher ces petits sachets de tomates, de haricots verts, de petits pois…
On en donne un peu au voisinage aussi. Disons que j’ai trop exprès ;).
Augmenter la biodiversité et les récoltes avec l’ajout d’arbres fruitiers et de leur guilde !
L’année dernière, je me suis dit « Mais bon sang, c’est une évidence ! Il me manque tout plein d’arbres fruitiers ! ».
Donc j’ai mis deux Reine-Claudes, des nectarines, des abricots, des pêches, des pommes, des poires …
Et dans le bac à compost, cette année, plein de petits pêchers ont poussé !
Ils seront replantés, soit ici, soit chez mes enfants.
Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait. Très certainement, j’ai eu aussi des pêchers dans le bac à compost les autres années, mais j’ai dû les supprimer ! C’est honteux.
Tout ça est aussi moins gourmand en eau, parce qu’ici on est dans une région où il peut faire très chaud !
Avant, là, c’était notre coin « dépotoir ».
Il y avait un peu de tout, puisque comme on a fait beaucoup de travaux, on a toujours eu des vieux bois, des vieilles pierres… Tout était ici.
Et l’année dernière, je me suis dit « Mais bon sang ! Ce petit coin qui est maintenant à peu près dégagé, pourquoi ne pas essayer, même s’il n’y a pas beaucoup de soleil, d’en faire quelque chose : on a des arbres fruitiers, il suffit de prendre des arbres fruitiers qui supportent l’ombre, apparemment ils poussent bien : ils ont été plantés cet automne, et il y a déjà une pomme ! ».
Donc j’ai planté des choses qui poussent plus à l’ombre.
J’ai des groseilliers, des cassissiers, mais j’essaye les plants de tomate aussi. Alors on ne le voit pas, mais j’ai aussi remis de la consoude un peu partout pour enrichir ce coin qui est vraiment très pauvre comme du gravier ; ça faisait déjà 6 mois que j’avais mis toutes sortes de cartons, de petits bois, des broyés, et puis… quand j’ai planté, ça a poussé !
C’est toute la magie de la permaculture : de nous dire qu’il n’y a pas de terrain pauvre, et qu’on peut planter partout.
J’ai cherché à associer et je vais continuer à chercher avec l’aide de la guilde des arbres fruitiers.
Tout en sachant que je n’ai pas un espace immense… Donc je ne peux pas mettre toutes les plantes, mais je vais choisir les plantes qui me plaisent et qui à mon avis iront bien avec l’environnement.
Parce qu’il y a un grand choix, donc il n’y a pas de raison de ne pas trouver de belles plantes.
Avant, je n’aurais pas pensé planter tout ça autour des arbres fruitiers !
J’aurais eu tendance à mettre mon arbre fruitier sans rien autour, alors que pour le faire vivre correctement, il lui faut des plantes adaptées à sa taille.
Jardiner en permaculture, ça n’est que du bonheur !!
Ça n’est que du bonheur.
Ça n’est que du bonheur, parce que la permaculture, c’est vraiment jardiner en pleine osmose avec la nature, et de façon beaucoup plus simple, beaucoup plus naturelle, et beaucoup plus facile !
Personnellement, je ne m’imagine pas revenir en arrière, je n’imagine même pas qu’on puisse.
Je ne veux même plus regarder ce que j’avais fait avant.
Là, tout vit, et on a l’impression que la nature explose, littéralement. Qu’elle est bien !!
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Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Quelle merveille ce reportage du jardin de Marie !! Merci beaucoup ! Nicole.