Découvrez un gros séchoir solaire low-tech autoconstruit par Sophie et Yoann, anciens stagiaires de nos formations en ligne pour les besoins de leur micro-ferme en permaculture.
En effet, pour soutenir sa nouvelle activité autour des plantes aromatiques et médicinales, Sophie avait besoin d’optimiser et de professionnaliser la partie séchage de ses plantes, après la récolte.
Ils ont donc conçu et construit leur séchoir solaire adapté aux besoins de Sophie avec une démarche low-tech.
Le « low-tech » revient à privilégier des technologies utiles, simples, durables et économiques comme on les adore au bureau d’études Permaculture Design.
Découvrez leurs explications sur le système mis en œuvre, ses futures améliorations et visitez avec eux l’intérieur de ce super séchoir solaire low-tech autoconstruit dans la vidéo ci-dessous !
Ci-dessous retranscription de la vidéo
Le financement pour fabriquer ce gros séchoir solaire low-tech
Sophie : « Je faisais sécher en bouquet et je faisais sécher aussi dans un petit séchoir où j’empilais des caisses.
Mais j’avais vraiment envie de quelque chose de plus pérenne, de fonctionnel qui coûte assez cher donc on a lancé un financement participatif pour la construction de mon séchoir solaire. »
Yoann : « Que Permaculture Design avait relayé donc qu’on remercie aussi au passage ! »
Sophie : « Oui, car grâce à ça, ça m’a permis d’avoir des fonds supplémentaires.
Ce financement participatif, ça a été une étape pour moi parce que ce n’était pas évident de se mettre à nu, de communiquer là-dessus d’aller toquer et dire : « Voilà, j’ai besoin de vous pour ceci ».
En fait, les gens ont été hyper bienveillants, des messages d’encouragements, de générosité, ils partageaient la publication même s’ils ne finançaient pas.
C’était humain, c’était une aventure humaine, et c’est là que tout a pris sens pour moi sur le projet des fleurs ! »
Comment fonctionne ce séchoir solaire artisanal ?
Sophie : « C’est un séchoir à énergie solaire, c’est artisanal, c’est une tôle ondulée peinte en noir avec un cadre, une baie vitrée.
Et donc le simple principe, c’est que l’air s’emmagasine dans le panneau, se fait chauffer par la tôle qui est noire et l’air chaud monte.
À l’intérieur, l’air chaud va descendre tout doucement pour faire sécher mes plantes et va repartir par le bas puis remonter par la cheminée donc j’ai toujours une circulation d’air constante.
Je ne dépasse pas les 36 °C maximun sur mon séchage de plantes.
Donc c’est parfait pour la plante : elle garde sa couleur, elle garde ses vertus… »
Yoann : « La partie solaire en fait du séchoir, c’est uniquement la partie chauffe ce qui est le plus consommateur finalement en énergie.
Après il y a quand même une ventilation qui est mécanique et qui est pilotée dans le sens où elle est pilotée que quand il fait chaud.
Par exemple la nuit, elle ne tourne pas, car on pourrait rentrer l’humidité de la nuit, la rosée.
La partie mécanique n’est pas énormément énergivore.
On est sur un truc à 80 watts, je crois ou quelque chose comme ça.
Et on a du coup opté pour du 450 m3/h de débit.
Plus il y a du débit et plus tu peux sécher.
En fait, si on veut simplifier ou vulgariser l’explication, si tu prends ton linge et que tu le suspends dans ta salle de bain, bon il va mettre du temps à sécher.
Si tu ouvres la porte, tu vas créer un courant d’air, il va sécher plus vite.
Et si tu mets un ventilateur, il va sécher encore plus vite.
Donc là l’intérêt c’est ça, on augmente la capacité de l’air à absorber l’humidité en la réchauffant et on le force à passer à travers les grilles donc c’est l’intérêt aussi d’avoir des portes devant, c’est que l’air est obligé de passer à travers toutes les claies avant de pouvoir ressortir.»
Améliorations du séchoir solaire pour déshydrater fruits et légumes charnus efficacement
Yoann : « Et là, on est en train de travailler avec l’objectif de sécher des fruits ou des légumes qui sont un peu plus charnus, du coup, on a fait des essais qui sont concluants, mais pas pour tout.
Du coup, on va augmenter la capacité.
En fait, grosso modo, on va faire un deuxième panneau même capteur que ça, à côté, et par contre, la problématique c’est qu’on va arriver sur des surchauffes.
Donc, on a travaillé, là, c’est presque fini quasiment, sur un système pour découpler le deuxième panneau.
Il y a un thermomètre avec une sonde et un régulateur et quand on arrive à une certaine température, on découple le premier panneau. Et du coup, on arrive à garder une température correcte à ne pas dépasser pour ne pas abîmer la plante, du moins les nutriments de la plante ou du légume ou du fruit, en train de sécher.
Ce ne sont pas les mêmes températures suivant si on veut sécher du légume, de la plante donc comme ça, on aura quelque chose de réglable et techniquement, ça sera plus sympa.»
Sophie : « Et puis dans chaque claie de toute façon, il y a une vanne distincte.
Donc si je ne veux pas que ça chauffe trop, j’ouvre qu’un tout petit peu.
Le but, c’est quand même qu’elles sèchent naturellement, pas trop vite donc, c’est vraiment bien pensé.
Et l’année dernière, c’était déjà hyper concluant sur le séchage des plantes.»
Yoann : « Ça va nous libérer aussi du temps parce que tu ne peux pas être derrière le thermomètre en permanence et surveiller pour dire voilà, il fait trop chaud, j’éteins.
Tout est bien fait comme il faut.»
Séchoir solaire : l’importance d’une bonne isolation
Yoann : « C’est isolé de partout le séchoir donc on garde une température à l’intérieur assez fraîche en été, assez chaude en hiver.
Bien que l’hiver, en fait, il n’est pas beaucoup utilisé finalement, un petit peu. »
Sophie : « il est utilisé pour le stockage des plantes.
Donc c’est quand même important qu’il ne soit pas trop humide.
C’est important qu’il soit bien isolé parce qu’une fois que les plantes sont sèches, je les conditionne et je ne les vends pas tout de suite.
Normalement j’espère que cette année, ça me durera pour toute une année donc il faut quand même pouvoir les stocker sans qu’elles s’abîment avec l’humidité.
Donc l’isolation était une grosse partie très importante quand même. »
Yoann : « et là, en haut aussi, on le voit là, on a fait une lame d’air.
En fait, il y a un pare-pluie qui fait l’étanchéité et il y a encore le toit donc les tôles sur le dessus et il y a une lame d’air entre les deux qui permet d’éviter les surchauffes.
C’est une circulation d’air et parce que sous une tôle, ça chauffe quand même fort.
Avec cette lame d’air, en fait, s’il y a du chaud, il s’évacue et puis on garde le côté frais à l’intérieur. »
Sophie : « Les matériaux sont naturels : c’est de la laine de bois pour l’isolation et il est essentiellement en bois.
Le bois de scierie, c’est du bois de Charente.»
Visite des différents espaces à l’intérieur du séchoir solaire de Sophie
Sophie : « Bienvenue dans mon antre !
Je n’ai pas de lumière. Quand je travaille dans le séchoir la journée, je laisse la porte ouverte.
C’est pour ça qu’avec Yoann, on a fait le choix de faire un séchoir qui a des portes, pour me permettre d’avoir la lumière naturelle et non un néon par exemple. »
Les placards de séchage de ce déshydrateur low-tech
Sophie : « Donc à l’intérieur, j’ai quatre placards, j’en utilise essentiellement trois.
Dans le quatrième, je stocke mes claies qui ne sont pas utilisées.
Dans les placards de séchage, l’air chaud arrive par en haut, donc avec une vanne que je peux ouvrir ou fermer comme je le souhaite.
L’air est distribué dans toutes les claies et fait sécher une à une mes plantes, donc là, il y a du coquelicot par exemple, de la menthe, du calendula enfin de la verveine, des petits bâtons de fumigation… »
La zone pour sécher en bouquet et pour le stockage
Sophie : « Ici Yoann m’a fait un système pour pendre mes bouquets, par exemple l’eucalyptus ou la verveine citronnelle, qui sont très faciles à sécher en bouquet.
Et c’est ma zone de stockage où je mets mes plantes en poche.
Quand je travaille dedans, hop, je tire mon rideau et je préserve un peu de la lumière celles qui sont là. »
Des claies de séchoir à usage alimentaire de récupération
Sophie : « Toujours dans la même dynamique, plutôt que d’acheter le bois, de les fabriquer et tout, ces claies-là sont des claies de récupération.
Il y a quelqu’un à Agen qui arrêtait son entreprise de pruneaux.
Donc on a racheté d’occasion ces claies, elles sont en inox.
C’est hyper facile à nettoyer.
Je peux très facilement les mettre au jet d’eau, enfin c’est hyper chouette notamment quand on va faire tout ce qui est séchage de petits fruits, ça va être pratique de fonctionner comme ça.
Ensuite pour certaines fleurs qui sont plus petites, je mets quand même de la moustiquaire.
J’utilise aussi du tissu alimentaire suivant ce que j’ai, suivant ce que je récupère.
Voilà, l’air va se distribuer dans les claies comme ceci et après repart par la buse qui est en bas. »
Un petit espace de travail à l’intérieur de ce séchoir solaire fait maison !
Sophie : « Ici, je note mes récoltes : mon poids frais, mon poids sec, parce que ce n’est pas la même avant/après.
Ça diminue énormément, c’est juste impressionnant, mais c’est juste un bonheur d’être là-dedans. »
Les remerciements de Sophie
Sophie : « Je tiens à dire que j’ai des gentilles petites clientes et des copines qui me font plein de petits grigris.
Tout ce qu’on me donne, je garde et donc merci à vous de penser à moi comme ça et de me soutenir.
Autour des plantes, on peut faire plein de choses et c’est ça qui est top, magique !
On n’en finit pas, c’est le bonheur. Longue vie… »
Aller plus loin : explications et plans de construction pour séchoir solaire à usage familial
Si vous êtes intéressé(e) par la construction d’un séchoir solaire low-tech pour un usage familial, nous vous invitons à découvrir l’article de Joseph Chauffrey intitulé : Séchoir solaire, le déshydrateur alimentaire lowtech.
Et pour bien maîtriser ce sujet et vous procurer des plans précis pour construire vous-même votre séchoir solaire à usage familial, rien de mieux que le livre de Joseph Chauffrey et Vincent Bourges : « Je construis mon séchoir solaire » à découvrir en détail dans notre article dédié.
Je construis mon séchoir solaire
Joseph Chauffrey
Éditions Terre Vivante – 2022.
16 €
Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.