Chaque jardin ou potager en permaculture est unique car il est adapté aux objectifs de ses propriétaires et à son contexte.
Pour se nourrir sainement et avoir de bons légumes, Stéphanie, membre des formations de notre Bureau d’études Permaculture Design, a créé pas « 1 » mais « 4 » 😅 jardins potagers en permaculture différents au fil des années. Elle nous partage ses expériences potagères dans son superbe jardin en permaculture, ouvert au public près de Guérande.
La vidéo pour découvrir ces 4 exemples de potager en permaculture 👇 👇 👇
Ci-dessous retranscription de la vidéo
La diversité offerte par la culture du potager en permaculture me plaît beaucoup, et je suis toujours étonnée de la diversité des légumes qu’on peut manger.
C’est ce qui m’intrigue et me motive là-dedans !
Le potager n’a pas été ma première préoccupation, mais j’en ai fait plusieurs, à différents endroits, à différentes périodes, ils ont évolué, en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs et en s’adaptant au terrain.
Ici le sol est lourd, argileux et humide, et froid en hiver.
Cela signifie que la terre a de la peine à se réchauffer au printemps, donc on travaille souvent en buttes surélevées pour cultiver nos légumes.
Bien sûr, l’objectif de ces potagers, c’est d’atteindre une certaine autonomie alimentaire, d’avoir des légumes qui ont du goût, d’aller les ramasser juste avant de les consommer.
Mon petit plaisir du soir, c’est d’aller manger directement dans le jardin, des fraises, quelques tomates, des fleurs…
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1. Le potager classique
Ici, c’était la première zone que j’avais investie en potager, parce que c’était un point chaud du terrain proche de la maison.
Mais on se trouve quand même en zone 2 en distance.
L’idée, c’était de monter au-dessus du terrain qui était très humide, et de permettre à la terre de se réchauffer un peu.
Comme on a de la construction, l’idée c’est que la brique de récupération au sol permette de capter la chaleur et d’empêcher l’herbe de pousser. Idem avec les paillis d’ardoises noires autour : c’est pour garder la chaleur.
Maintenant, je vais beaucoup plus vers des buttes en lasagnes, c’est très efficace. Je vais vers une multitude de matériaux que je place pour que ça se dégrade. Au début, je travaillais juste avec la terre et le compost.
Maintenant, j’évolue avec diverses matières organiques que j’utilise pour nourrir mon sol.
2. Le potager en permaculture
Le deuxième essai de potager est réalisé avec des buttes peu élevées, en courbes, qui sont perpendiculaires aux courbes de niveau.
C’est un potager qu’on a désigné « permaculture » avec un arrosage par le dessous, pour éviter les maladies.
En Bretagne, les tomates attrapent vite le mildiou.
La conception a été réalisée sur plans, en tenant compte des principes de permaculture, pour être le plus efficace possible et pour ne pas arroser sur les feuillages des légumes, donc en arrosant par dessous, de manière à amener l’eau par la racine, pour qu’elles aillent chercher l’eau profondément.
On a un robinet un peu plus loin qui vient du puits, et on met le tuyau dans le drain. Le drain part dans le potager sur une dizaine de mètres et arrose l’ensemble du potager.
Il y a trois drains successifs qui rayonnent pour arroser les légumes, ça fonctionne très bien quand les légumes sont déjà installés.
On ne fait que très peu de semis, comme on est en paillage épais.
Ma technique, c’est plutôt de semer en terrines ou de semer en godets et de venir repiquer dans les potagers.
3. Un potager en permaculture surélevé
Le troisième potager, c’est celui de mon ami, il est d’ailleurs plus à son échelle : les buttes sont plus grandes parce qu’il est plus grand.
Il est inspiré de la méthode Wallner, avec du bois, beaucoup plus de fumier que les précédents où on a travaillé avec du compost de déchets verts.
Je me suis rendue compte avec mon retour d’expérience que sans fumier, les légumes poussent beaucoup moins bien, les récoltes sont moins abondantes. L’apport de matière animale au démarrage du potager est indispensable.
Sur ce potager-ci, on a donc amené beaucoup plus de fumier au départ et on a essayé de mettre du bois en-dessous, pour avoir une longévité plus importante.
4. Le potager professionnel en permaculture
On est ici sur d’autres formes de potagers, plus professionnels, parce qu’on est plus efficaces.
La cueillette prend beaucoup de temps – déjà, au mois d’août et septembre, ça prend beaucoup de temps, mais quand les plantes sont toutes mélangées et dans tous les sens, la cueillette prend encore plus de temps.
Donc en adoptant un point de vue rationnel et professionnel, j’ai aligné et étagé la végétation, plus que dans les potagers personnels.
On a ici des boutures de rosiers de Damas, une hémérocalle que j’ai sélectionnée – qui est très bonne et que je veux mettre en culture – ici un fenouil, c’est une plante que j’utilise beaucoup, et enfin différentes buttes, différentes hauteurs…
Globalement, on garde toujours une ou deux largeurs de grelinette pour être efficaces au moment du décompactage.
C’est finalement beaucoup les animaux du sol qui font le décompactage. On le fait une ou deux fois, et ensuite on laisse travailler la vie du sol, avec la paille, le foin, le fumier, etc.
Nous avons commencé à cultiver un potager pour nous nourrir sainement, avoir de bons légumes.
À l’origine, j’étais plus dans l’ornement.
J’aime les plantes vivaces, donc dans le potager, je me tourne vers des plantes pérennes : beaucoup d’asperges, de choux perpétuels, de plantes qui se ressèment toutes seules, de bisannuelles…
Voilà, mon chemin vers le potager sera sûrement une évolution vers des plantes comme la tétragone, des plantes pérennes !
Faire les semis tous les ans, ce n’est pas mon truc, à part pour les tomates ou les choses comme ça.
Fondamentalement, c’est le goût qui m’amène à ça et la curiosité de cultiver d’autres plantes, d’autres choses, comme des poires de terre, du gingembre japonais, du curcuma, des choux en tous genres…
Pour avoir cultivé des arbres, des plantes d’ornement, des arbustes, des plantes vivaces, des cactus… j’en arrive à la conclusion que le potager est vraiment le plus exigeant en temps, en nourriture du sol et en arrosage.
Donc, pour les gens qui commencent par le potager : ils commencent par la partie la plus difficile et la plus exigeante de la culture, alors il ne faut pas désespérer, vous commencez par le plus difficile d’emblée !
Si vous voulez en plus faire pousser des endives, comme ma copine Martine, vous ajoutez encore à la difficulté.
ll ne faut pas négliger le temps de récolte, qui représente entre 40 % et 50 % du temps consacré au potager !
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Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.