Souvent méconnues, les 3 éthiques de la permaculture sont pourtant au cœur de la démarche permaculturelle.
Elles sont souvent confondues avec les principes de permaculture.
Pas de panique😱, on vous explique tout dans cet article et les éthiques de la permaculture n’auront plus de secret pour vous.😉
À l’heure où la permaculture se démocratise de plus en plus, il nous semble essentiel de revenir sur ces éthiques qui sont au cœur de cette démarche globale et en font sa force.
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L’intérêt des éthiques de permaculture ?
Les éthiques sont des mécanismes issus d’une évolution culturelle, qui :
- tempèrent nos égoïsmes instinctifs
- nous permettent de mieux comprendre les conséquences (bonnes ou mauvaises) de nos actes
- permettent que vos projets soient durables
Plus l’humanité aura de pouvoirs, et plus l’éthique sera primordiale pour assurer notre survie biologique et culturelle à long terme.
Les éthiques de la permaculture ont été inspirées sur la base de travaux de recherche de différentes communautés.
Elles sont issues des leçons de peuples ayant réussi à vivre en harmonie avec leur environnement.
Nous allons devoir assumer une transition vers un avenir durable.
À l’échelle de l’espèce humaine et pour assurer son avenir sur terre, trois éthiques principales ressortent des travaux des fondateurs :
- Être attentif à la terre,
- Être attentif aux hommes,
- Redistribuer équitablement les surplus.
Des éthiques qui paraissent simples à énoncer, mais si compliquées à mettre en œuvre à de multiples échelles !
Personnellement, nous l’avons nous même appliquer cela à la création de notre bureau d’études en ayant comme mission d’être une « entreprise régénératrice ».
Nous attirons votre attention sur l’expression « être attentif à… », qui nous place d’abord en situation d’observation avant d’agir, étape primordiale selon nous.
En effet, dans de nombreux ouvrages de permaculture, on remarque l’expression « prendre soin ».
Or, cette formulation suggère une intervention de l’homme.
Heureusement, la nature n’a aucunement besoin de l’homme pour assurer son devenir.
Nous souhaitons vous aider à comprendre que nous faisons partie d’un tout.
En effet, notre perception du monde est façonnée par de nombreux conditionnements (école, éducation, culture…).
La chaîne alimentaire terrestre est un très bon exemple.
Elle est quasiment toujours représentée sous forme d’une pyramide.
Les producteurs (végétaux) sont en bas de la pyramide et les supers prédateurs au sommet de celle-ci.
Les décomposeurs terrestres, qui ont pourtant un rôle important, ne font même pas partie de cette pyramide.
Cette représentation pyramidale induit des notions de supériorité, alors que les niveaux devraient être cycliques et interconnectés, de manière à comprendre que tout est lié et que tout fait partie d’un cycle.
Origine des éthiques de permaculture
Ce sont les fondateurs de la démarche de permaculture, Bill Mollison et David Holmgreen, qui ont défini ces 3 éthiques dans les années 70 dans leur premier ouvrage permaculture One.
Perma-culture, tome 1
Bill Mollison et David Holmgren
Éditions Charles Corlet – 2006.
21 €
Éthique de permaculture N° 1 : Être attentif à la terre.
Soyons plus attentifs à tout ce qui « est » sur cette planète :
- le visible (le sol, l’eau, les ressources fossiles…)
- mais aussi l’invisible (atmosphère, micro-organismes…).
Aujourd’hui, l’urgence est de repenser nos modes de consommation qui font des ravages en termes d’impact écologique.
Il est tout à fait possible de vivre très heureux et confortablement, tout en réduisant son impact.
L’agriculture biologique ou naturelle, le jardinage naturel, la gestion écologique de l’eau, la réflexion sur ses façons d’acheter, de se transporter sont autant de points sur lesquels se focalise la permaculture.
Une notion fondamentale est également gravement menacée : la place de la nature « sauvage ».
L’urbanisation intense de certaines régions, ainsi qu’une agriculture dévoreuse d’espace et d’énergie, telle une ogresse, « une ogriculture », laisse peu de place à la nature « sauvage ».
D’ailleurs, il est devenu quasiment impossible en France de trouver des espaces vierges de toute intervention humaine.
Éthique de permaculture N° 2 : Être attentif à l’humain.
Cette éthique représente le besoin d’entente et de coopération, pour amener le changement.
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt.
Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre.
Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
— Auteur inconnu
L’approche de la permaculture consiste à se pencher d’abord sur le côté positif des opportunités qui s’offrent à nous plutôt que sur les difficultés et les obstacles, même dans les situations les plus décourageantes.
Dans cette approche, nous prendrons en compte chaque besoin humain et essaierons de les intégrer de manière durable.
La permaculture s’intéresse donc à la construction saine, écologique et naturelle, au fait de se nourrir sainement, de se soigner en privilégiant des solutions douces, naturelles, et holistiques.
Éthique de permaculture N° 3 : Redistribuer les surplus.
Cette éthique symbolise le fait de prendre ce qui correspond à son juste besoin, et partager le reste, tout en reconnaissant qu’il y a des limites à ce que l’on peut donner ou prendre.
Les surplus de fruits gaspillés, de terres agricoles non utilisées, de logements vides, pourraient être valorisés.
Le temps disponible peut aussi être considéré comme un surplus.
Il est évident qu’au-delà d’un certain niveau de confort, nous ne gagnons pas en bonheur en consommant ou en possédant plus, malgré la croyance populaire.
Nous pouvons donc nous concentrer sur les efforts de sobriété que nous pourrions faire.
À titre personnel, nous ne pensons pas que cela nous empêche de réaliser nos rêves et nos envies.
De plus en plus de pratiques apparaissent et le permettent.
Par exemple, le « couch surfing » nous permet de voyager en rencontrant des gens, sans dépense inutile et avec moins d’impact sur l’environnement.
Les objets partagés, de quelque nature qu’ils soient, permettent aussi ce genre de possibilités.
Les éthiques et les principes de permaculture.
Les éthiques sont très imbriquées avec les principes de permaculture.
Pour découvrir les principes de permaculture, nous vous conseillons la lecture de l’article ci-dessous
Les principes de permaculture
Les principes de permaculture sont indispensables pour concevoir son jardin ou son potager. Les connaître et les utiliser au quotidien vous aidera et vous donnera toujours la bonne direction à suivre.
Pour aller plus loin sur la permaculture
Retrouver notre page « débuter en permaculture ».
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À très bientôt, 👋
L’équipe de Permaculture Design
Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
Bonjour
Tombé par hasard sur votre intéressant site (via une recherche sur les chauves-souris…), j’aime beaucoup la représentation cyclique de votre « pyramide trophique »…
Mais 2 aspects me chagrinent encore :
1) dans la Nature, les décomposeurs (macro et micro), et et les micro-organismes, quelques soient leurs fonctions, se situent à tous les étages soit à l’intérieur soit à l’extérieur des organismes. Peut-être, faudrait-il les représenter sous forme d’un gros anneau, sans compartimentation, qui entourerait le premier ??
2) vos compartiments, tous de taille identique, ne donnent pas une idée de l’importance numérique relative de chaque « étage » (ce que faisait, plutôt bien, la représentation pyramidale)
Naturellement Vôtre
Bonjour, merci pour vous retour. Je note vos remarques très intéressantes pour une prochaine mise à jour de nos illustrations. Merci et à bientôt,😉