Nous sommes tous d’accord sur le fait que la permaculture est un formidable outil de transition vers un monde plus juste, durable et cohérent…

La sécurité alimentaire, par une production agricole durable et un design soigneux des habitats humains, fut historiquement au cœur de la démarche.

Malgré cela et au fil de l’histoire, on s’est très vite aperçu que même le ventre plein (y compris de légumes bio), on pouvait toujours être en conflit, en guerre, vivre des inégalités, et que le résultat de durabilité n’est toujours pas atteins.

De « l’agriculture permanente », le mouvement de permaculture s’est étoffé en véritable recherche vers une « culture permanente »…

Culture permanente vers laquelle il est impossible de tendre, sans développer particulièrement deux des trois éthiques fondatrices, « Être attentif à l’humain », ainsi que « Créer l’abondance, prendre son juste besoin et redistribuer les surplus. »

En pratique, « être attentif à l’humain » signifie être attentif d’abord à soi-même et à ses besoins primaires, pour pouvoir ensuite être attentif aux autres, aux relations que nous établissons avec eux puis par extension, à la communauté.

C’est ce qui nous amène au concept de « permaculture humaine », car une fois que nos besoins de nous loger, de nous vêtir et de nous abriter sont remplis durablement, vient dans la logique, celui de prendre soin de soi, de sociabiliser et faire ensemble de manière durable…

Être attentif à soi-même pour commencer

C’est se mettre en accord avec son « moi » intérieur, avec qui nous sommes réellement, ce qui nous fait vibrer, quels sont nos objectifs profonds. C’est pourquoi il est essentiel de commencer par l’examen de ce que nous appelons notre zone 00, c.-à-d., nous-mêmes et notre développement personnel !

Sacré chantier, me direz-vous ?

Soit, mais au combien nécessaire pour ensuite pouvoir s’ouvrir aux autres et leur porter une attention réelle et bienveillante !

Connais-toi toi-même…

La fameuse maxime est toujours d’actualité, quels sont vos objectifs personnels ?
Où voulez-vous aller ?
Que voulez vous faire, être ?
Par quels moyens, quand ?
Autant de questions qui permettent de vraiment commencer une démarche introspective et à poser les premiers jalons d’une évolution personnelle.

L’esprit et les émotions…

Il faut donc d’abord apprendre à se connaître suffisamment niveau spirituel pour arriver à « se gouverner soi-même », à régler nos conflits intérieurs pour ne plus se laisser déborder par des flots de sentiments négatifs (colère, inquiétude, tristesse, jalousie…).

Il existe diverses méthodes d’introspection pour apprendre à « regarder en soi-même », chacun choisira la sienne selon sa sensibilité (méditation, besoin d’isolement temporaire, questionnement et analyse de nos émotions, de ce qui nous touche, déclenche nos réactions, a un pouvoir sur nous…).

Ce qui est certain est que cet auto-examen n’est pas chose aisée à réaliser.

Cela prend du temps, demande d’être sincère avec soi-même et de faire preuve d’humilité pour pouvoir prendre du recul sur soi.

Il faut aussi parvenir à vaincre sa peur de découvrir la part obscure de soi-même, ce qui est loin d’être facile… mais cela permet se découvrir complètement, d’apprendre à se pardonner si besoin et à s’aimer pour accéder à la paix intérieure, au bien-être et à la sérénité !

… et le corps.

En permaculture humaine, la santé physique est tout aussi importante que la santé spirituelle pour un développement personnel harmonieux.

Être attentif à soi-même, c’est donc aussi savoir écouter son corps et en prendre soin. Bien sûr, chacun de nous aura ses propres critères, ses propres limites et ses propres façons de faire, mais le tout est d’en avoir conscience.

Des disciplines comme le yoga, le tai-chi, les massages, les sports en général… sont d’excellents outils pour ce faire.
L’alimentation tient une place très importante dans notre état de santé, et les différents choix que nous pouvons faire pour moins impacter tout ce qui vit sur cette planète.

De même, les manières de se soigner, pratiques intimement liées à l’alimentation, peuvent être régénératrices, comme dégénératives…

Être attentif à l’autre et aux autres

Une fois que l’on a commencé à prendre soin de soi, la zone suivante peut être abordée.

Celle du soin à l’autre, à la relation.
Savoir faire preuve d’empathie sans pour autant « faire l’éponge », savoir écouter l’autre (principe de l’écoute active), avoir une attitude bienveillante envers les autres tant dans les mots que dans les attitudes et énergies que l’on envoie sont autant de points de focus et de pratiques à apprendre pour sociabiliser au mieux, savoir exprimer nos demandes et nos besoins et par incidences, limiter les incompréhensions et les conflits…

Savoir communiquer pour tisser des relations saines est la base de cet aspect et la communication bienveillante est un outil parmi tant d’autres, très pertinent dans ce domaine.
Sortir des cercles vicieux de l’agression, la vengeance, l’humiliation… sera pour nous un défi à surmonter afin d’amener de la durabilité dans ce monde qui n’est finalement que le reflet de ce que nous sommes individuellement et collectivement…

Apprendre à vivre et s’organiser en communauté

Proverbe africain : « Tout seul, on va vite, mais ensemble, on va plus loin ! »

Aucun projet ne se mène seul, car nous sommes tous interdépendants les uns des autres. Comment s’organiser ensemble sans laisser des gens sur le bas côté ?
Notre système actuel très autocratique, autoritaire et pyramidal, crée des inégalités, des problématiques humaines très importantes…

Comment y remédier ? Comment prendre des décisions ensemble et faire en sorte que chacun exprime son point de vue ?

Ce sont autant de questions que la permaculture humaine tente d’élucider en s’intéressant à de nouveaux modes de gouvernance, de prise de décision et d’organisations collectives…
En communauté, on apprend aussi les bénéfices que peuvent apporter les travaux collectifs, le fameux 1 + 1 = 3, ou plus !!!

On redécouvre le partage avec de nouveaux modèles économiques et d’échanges comme les SEL (Systèmes d’Échanges locaux) et autres JEU (Jardin d’Échange Universel).

Conclusion

Comme vous le comprenez, la permaculture « humaine » est donc un « mot-valise » fédérant de nombreuses pratiques.

Néanmoins, comme le concept mère de permaculture, cette démarche a l’intérêt de redonner une vision globale et cohérente aux différentes pratiques, de permettre à un tout un chacun de découvrir de multiples outils pour continuer d’apprendre, et de les fédérer en un seul but commun à toute la démarche permaculturelle : celle de faire évoluer notre modèle de société vers un futur durable, pacifique et juste…

Nous terminerons par une citation de Bill Mollison, co-fondateur de la permaculture, particulièrement adapté à la situation :
« La seule véritable décision éthique, est de prendre en responsabilité notre propre vie et celles de nos enfants… »

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Permaculture Design

Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.

2 Commentaires

  1. Grégory

    Beau texte, comme d’habitude 😉

    Répondre
  2. Claude

    Je suis parfaitement d’accord ; on commence tout de suite !

    Répondre

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