L’un des objectifs de la permaculture est de se rapprocher de la nature, de l’observer et de s’en inspirer en la respectant.

Et quand on se penche pour l’examiner, on ne manquera pas de remarquer que dans la nature, le sol n’est jamais laissé à nu.

En tant que permaculteur-trice, on se souciera plutôt de trouver des solutions pour couvrir le sol de son jardin !

Comment réaliser ce paillage chez soi ?

Quels sont les avantages et les inconvénients du paillage ?

Quel type de paillage choisir et pour quelles cultures ?

Suivez notre tour d’horizon du paillage en permaculture !

Le paillage : C’est quoi ?

L’idée de départ vient, comme souvent, de l’observation de la nature, notre professeur principal en permaculture ;).

C’est reproduire ce que la forêt réalise depuis des siècles sans intervention de l’humain !

Désigné communément sous le terme anglais « mulch » signifiant « paillis », le paillage en permaculture ne se résume pas à l’ajout de paille, comme son nom français pourrait le laisser supposer.

Il signifie, plus largement, placer sur le sol une couverture constituée de matériaux (organiques, minéraux ou plastiques) dont le choix se fera notamment en fonction des végétaux, de la surface à pailler, de la saison, de vos ressources et de la nature du sol.

Quels sont les avantages du paillage dans un jardin en permaculture ?

C’est bien beau de vouloir imiter l’écosystème de la forêt.

Mais comprendre quels sont les réels avantages de cette couverture de sol, c’est encore mieux !

Mulcher, pailler ou couvrir son sol quel que soit le vocabulaire que vous préférez est vraiment un acte multi-fonction essentiel à la bonne santé d’un jardin en permaculture.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !

En voici les principales fonctions :

Le rôle protecteur du paillage :

En couvrant votre sol d’un paillage (ou paillis), vous le protégerez de l’effet dévastateur des pluies mais aussi des maladies.

Il diminue les effets de l’érosion : 

Un sol nu est vulnérable à l’eau et subit tous ses caprices.

Le ruissèlement érode le terrain, le lessive et le rend infertile. Et si le vent s’en mêle, c’est encore pire !

Un paillage épais diminue fortement ces phénomènes !

Le paillage au potager évite la formation d’une croûte de battance dure et imperméable qui ralentit l’infiltration de l’eau dans le sol et freine la croissance des végétaux.

Les terrains en pente sont les plus sensibles à l’érosion.

En leur apportant un paillage organique approprié, vous les rendrez fertiles et propices à l’accueil de la biodiversité.

Protéger le feuillage des éclaboussures :

Pour la culture des légumes sensibles aux maladies cryptogamiques (c-à-d due à un champignon) telles que le mildiou ou l’oïdium, il est important d’éviter de mouiller le feuillage car c’est sur les feuilles restant humides que naissent ces maladies.

C’est notamment le cas pour les tomates, les pommes de terre ou encore les cucurbitacées.

Or, le paillage de vos plants potagers permet de limiter les éclaboussures lors de l’arrosage et donc de réduire le risque de maladies sur ces cultures sensibles.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Jardin potager familial en fin de printemps, paillé principalement au foin.

Le rôle isolant et de régulation du paillage :

L’ajout de paillage joue un rôle considérable dans la protection de vos plantes contre les chocs climatiques et les écarts de températures.

En installant une couverture de sol dans votre jardin, vous l’aiderez à mieux supporter les aléas climatiques tels que le froid, le vent et la canicule.

En fonction de la saison et du type de paillage choisi, celui-ci isole de la chaleur ou du froid :

En début de printemps, on peut choisir d’enlever les paillages organiques d’automne/hiver restants, et ce pendant plusieurs semaines si la météo est au beau temps pour permettre à la terre de se réchauffer plus vite.

Sinon, un paillis épais empêchera les premiers rayons bienfaisants du soleil printanier de réchauffer la terre.

Ensuite, un paillage organique installé en milieu de printemps, début d’été, protégera des fortes chaleurs et limitera l’évaporation de l’eau d’arrosage en surface.

En automne, il protègera le sol des refroidissements brusques et favorisera la croissance des plantes en servant de « manteau » au sol.

Le paillis joue aussi le rôle de régulation des besoins en eau car il limite l’évaporation de l’eau au niveau du sol vu que celui-ci est protégé des vents et du soleil.

Selon le type de paillage choisi, il peut également stocker et accumuler l’eau un peu comme une éponge, c’est le cas des paillis de chanvre par exemple. 

Les végétaux hydrophiles bénéficieront alors d’un milieu favorable pour croitre et s’épanouir.

Cela permet donc de diminuer les arrosages et de diminuer la charge de travail.

Il peut aussi avoir un rôle de régulateur des différences de températures entre le jour et la nuit en accumulant la chaleur du rayonnement solaire, c’est notamment le cas des paillis minéraux de couleurs sombres comme l’ardoise ou la pouzzolane.

Le rôle fertilisant et nourrissant du paillage :

Un paillage organique, varié et équilibré, alimente le sol sur lequel il est installé.

Il nourrit la terre et favorise la vie. Lors de sa décomposition par les bactéries et divers organismes vivants dans le sol, il devient nutritif et procure force et goût aux légumes qui s’y épanouissent.

La terre gagne en qualité et se transforme en un humus indispensable à la fertilité.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Un paillage organique bien équilibré stimule la vie du sol et favorise la création d’humus !

Un paillage organique généreux, équilibré et varié va donc préserver et encourager la vie du sol en stimulant l’activité microbienne et celle de l’ensemble de la faune du sol.

La couverture du sol constituera un refuge, un abri pour certaines formes de vie, un garde-manger pour d’autres et favorisera par la même l’accueil d’une plus grande biodiversité faunistique et floristique toujours bienvenue dans un jardin en permaculture car source de résilience 😉

Bref un atout de plus pour qui veut tendre vers une certaine autonomie alimentaire.

Le rôle « désherbant »  du paillage :

De nombreux jardiniers se demandent que mettre au sol pour éviter les mauvaises herbes ?

La réponse est dans le paillage !

Grâce à son pouvoir couvrant (plus ou moins important selon la matière utilisée), le paillage permet souvent de limiter la levée et la croissance des adventices.

En permaculture, un épais paillis pourra donc vous dispenser des corvées de désherbage et de binage ;).

Et l’esthétique dans tout cela ?

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, chacun aura donc sa propre opinion à ce sujet.

Pour notre part, nous trouvons que le paillage d’un jardin apporte une touche déco indéniable avec des contrastes intéressants et une grande diversité de couleurs et mélanges possibles ! 

Quels sont les inconvénients du paillage ?

Revers de la médaille, le paillage peut parfois être source de difficultés.

Avec en tête le principe de permaculture « Le problème est la solution !», on peut cependant adapter ses actions / réactions pour toujours en retirer du positif.

Les principes basiques

Tout déchet est une ressource inexploitée

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Le paillage peut-il occasionner des maladies ?

Moisissures, champignons et bactéries responsables de la décomposition du mulch n’engendrent en général pas de maladies.

Mais certains paillis trop humides ou étalés en couche trop épaisse et compacte, telles que les tontes de gazon, peuvent  former des couches imperméables où se déclenchent alors des fermentations anaérobies (privées de dioxygène) dégageant de mauvaises odeurs, empêchant une bonne circulation de l’air, de l’eau et pouvant provoquer des asphyxies et nécroses sur certains végétaux.

On veillera donc, pour éviter ces phénomènes à introduire dans ces paillages des éléments secs en mélange ou des éléments grossiers comme des branchages afin de créer des circulations d’air dans l’épaisse couche de paillis.

On évitera aussi de pailler les végétaux hydrophobes pour éviter l’accumulation d’humidité sur ces derniers pouvant les faire pourrir.

Voir en fin d’article pour des précisions sur quoi pailler au potager…

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Aulx en cours de maturation non paillés pour éviter le pourrissement des bulbes de cette plante hydrophobe ;)!

Le paillis attire-t-il les limaces et les rongeurs ?

S’il est vrai que le paillage sert souvent de refuge pour les limaces et autres gastéropodes ou pour camoufler les entrées de galeries de rongeurs, on remarque, cependant, qu’avec le temps et la mise en place d’un écosystème équilibré où le sauvage garde une place de choix, le problème se règle de lui-même en quelques saisons.

Certes c’est moins rapide qu’avec l’achat de produits chimiques en « cides » mais ça a l’avantage de ne pas être mauvais ni pour vous ni pour votre environnement!.

Le paillis va aussi attirer des prédateurs de ses indésirables !

Et en multipliant les niches écologiques (tas de bois, petite zone sauvage non touchée, parterre de lierre, tas de feuilles mortes, petite mare…) aux abords de vos surfaces paillées, vous accueillerez ainsi bons nombres de super auxiliaires comme des hérissons, des carabes, des serpents, des orvets, des libellules, des batraciens…prêts à défendre de bon gré vos cultures en se régalant de leurs ravageurs !

Les oiseaux jouent à chamboule-paillis ?

Oui, les oiseaux aiment fouiller dans les paillages organiques légers comme la paille ou le foin en les éparpillant pour trouver de quoi se restaurer.

Mais rien de bien méchant en général et on ne peut pas leur en vouloir de rechercher leur pitance partout où il en reste encore un peu tant les champs cultivés en monoculture sont devenus des déserts pour eux !

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Merle en quête de nourriture au sol…

Avec un peu d’ingéniosité, on peut trouver des parades : mettre par dessus le paillage du grillage à poule ou des branchages pourra réduire les dégâts là où c’est vraiment nécessaire, c’est à dire, notamment au potager.

Les végétaux paillés ne peuvent pas se ressemer naturellement ?

Effectivement, certains paillages trop épais ou les paillis minéraux peuvent empêcher les petites graines de trouver leur chemin jusqu’au sol et de se ressemer.

Mais en choisissant un paillis qui se décompose rapidement (carton, déchets verts et alimentaires), le semis naturel pourra se faire.

Quel paillage choisir dans votre jardin en permaculture ?

Il existe, une grande variété de paillis organiques ou minéraux.

Passons en revue les différentes possibilités offertes pour pouvoir choisir celui qui répondra aux attentes de votre jardin et à votre contexte.

Les toiles de paillage manufacturées :

Il existe différent type de toiles de paillage, certaines sont organiques et biodégradables comme les toiles de chanvre, de lin ou de jute, d’autres sont en plastiques et donc n’apportent pas de nutriments au sol.

Chacun choisira la matière qui lui convient selon sa sensibilité mais aussi selon l’utilisation visée, la durée de vie de la toile de paillage souhaitée et son budget.

Si le plastique n’est pour certains pas du tout envisageable en permaculture, évitons d’être dogmatiques : faire le choix des bâches de paillage en plastique peut tout à fait être compatible avec une démarche en permaculture à partir du moment où ce choix a été mûrement réfléchi et qu’il est le plus pertinent par rapport aux objectifs et besoins dans le contexte propre au projet…

Ces toiles ou bâches de paillage sont vendues en rouleau la plupart du temps, à la coupe en jardinerie ou encore en morceaux rectangulaire ou carré.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Paillage d’un jeune arbre avec un carré de toile de lin biodégradable – Extrait de la formation permaculture en ligne « Créer et gérer une forêt jardin avec Martin Crawford » -©Martin Crawford

Les toiles organiques biodégradables sont généralement beaucoup plus chères que la simple bâche de paillage en plastique.

Il faudra donc bien étudier son budget avant de choisir ce type de paillage.

Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des paillages relativement faciles à poser et limitant énormément l’entretien nécessaire!

Ils sont très pratiques à utiliser notamment lors de la constitution de haies arbustives en zone 3 ou 4, où on ira peu ou difficilement accessibles.

Ils feront merveilles aussi pour des massifs de plantes vivaces ornementales ou des plantations de petits fruits.

Une fois posée, la toile de paillage pourra rester en place plusieurs années !

Dans le cas des bâches plastiques, elles pourront même être déplacées et réutilisées ailleurs si besoin, servant ainsi à plusieurs reprises.

Les différents paillages organiques

Rentrent dans cette catégorie tous les paillis composés d’éléments végétaux.

En fonction de leurs composantes, ils se dégraderont plus ou moins vite et seront plus ou moins adaptés.

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) : un super paillage organique

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
BRF ou Bois Raméal Fragmenté, un paillis avec de nombreux bienfaits au jardin.

Le paillis de BRF trouve son origine au Canada.

Il est constitué de jeunes rameaux (d’arbres feuillus de préférence), broyés.

C’est un broyat de bois frais vivant qui est très riche en nutriments.

Il est idéal pour relancer l’activité biologique dans des sols pauvres ou dégradés comme pour protéger les plantes vivaces : arbres, arbustes, haies et massifs, groseillers, fraisiers, cassissiers…

Les plus du BRF :

  • plutôt esthétique (selon nous ;)!)
  • d’assez longue durée quand installé en couche épaisse
  • favorise le développement de champignons mycorhiziens qui pourront ensuite s’associer aux racines de vos végétaux cultivés pour des échanges de nutriments gagnants/gagnants…
  • améliore la structure du sol
  • stimule l’activité biologique du sol
  • riche en minéraux
  • garde bien l’humidité

Les moins du BRF :

  • une terre couverte de BRF se réchauffe moins vite au printemps
  • peut entrainer une « faim d’azote » en surface du sol, c’est à dire que l’azote viendra à manquer pour les jeunes végétaux nouvellement installés dans ce type de paillage et cela se verra notamment sur leurs feuillages qui jauniront.
  • difficile à bien utiliser au potager, notamment au niveau des semis et donc plutôt déconseillé aux débutants.
  • pas facile à produire en grande quantité pour les particuliers sans un minimum d’équipement (broyeur) !

Pour en savoir plus, lisez notre article dédié au BRF 😉 !

Écorces et cosses :

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Fraisier paillé à l’écorce de pin.

 Les écorces de pin : c’est un paillage assez connu des jardiniers que l’on voit depuis longtemps dans les jardins d’ornements.

Il a bien sûr ces avantages et ses inconvénients qu’on vous invite à découvrir dans notre article dédié aux paillages à base d’écorces de pins !

Les cosses de sarrasin :  il s’agit des enveloppes des grains de sarrasin appelé aussi blé noir.

Elles constituent un bon accumulateur/restituteur de chaleur de par leur couleur sombre et sont capables de retenir la moitié de leur poids en eau !

Ces écales conviennent bien au paillage des plantes médicinales et aromatiques et aux légumes appréciant l’eau.

Elles auront cependant du mal à rester en place sur les sols pentus où elles seront facilement emportées par les ruissellements à cause de leurs petites tailles.

Cependant, souvent produites en grande quantité en Chine, leur achat est peu compatible avec une approche écologique et permaculturelle favorisant le local en plus de fait que cela soit assez cher.

Les cosses/coques de cacao : les enveloppes des fèves de cacao forment un paillis fin et léger qui pourraient convenir aux plantes annuelles du potager ou pour apporter une touche esthétique au jardin d’ornement.

Riches en azote, elles pourraient être un apport intéressant sur un sol où ce nutriment essentiel ferait défaut, ou en mélange avec un paillage fortement carboné pour éviter la faim d’azote (sur le même principe qu’évoqué plus haut pour le BRF) !

Cependant, comme il s’agit de déchets de l’industrie du chocolat, la grande majorité des cosses sont produites en agriculture conventionnelle avec des intrants chimiques.

Il n’est donc pas forcément bon d’apporter ça dans votre jardin sans compter le fait que c’est rarement une ressource locale (à moins que vous viviez dans un pays producteur évidemment…) !

Si vous rajoutez à cela leur prix très élevé, vous en arriverez vite à la conclusion qu’il y a surement, près de chez vous ou même directement sur votre terrain de quoi constituer un bien meilleur paillage, plus sain et beaucoup moins cher ! 

La paille et le foin :

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Paillis de paille pour ces salades !
Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Plate-bande potagère courgettes – salades-carottes paillée au foin.

La paille comme le foin sont des paillages sommes toutes très économiques !

Ils font partie des paillages phares en permaculture car ce sont les plus répandus et les plus simples d’utilisation notamment quand on débute !

On notera cependant que ce sont deux paillages qui, malgré leur ressemblance n’ont pas les mêmes propriétés notamment en terme d’amendement.

Mieux vaut donc bien connaitre leurs caractéristiques pour les utiliser à bon escient !

Pour qu’ils n’est plus de secrets pour vous, on vous invite à lire nos articles dédiés aux paillages à base de paille ou à base de foin !

Les paillettes de chanvre :

Dans le paillis de chanvre, on utilise la partie restante du chanvre non utilisée pour la fabrication textile.

L’avantage principal des paillettes de chanvre est qu’elles ne contiennent généralement aucun pesticides car ils ne sont pas nécessaires à leur culture.

Elles sont aussi très fines et pratiques à utiliser !

Découvrez notre article dédié aux paillettes de chanvre pour en savoir plus 😉 !

Les paillettes de lin :

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Paillage à base de paillette de lin.

Comme pour le chanvre, les paillettes de lin provient des restes de tiges recueillis après l’extraction des fibres textiles.

Assez esthétiques au jardin, elles nourrissent et allègent les sols lourds sans les acidifier et ont une durée de vie assez longue à condition d’installer une couche d’au moins 5 cm d’épaisseur.

Là encore, pour bien connaitre leurs caractéristiques avant de choisir de les utiliser au jardin, nous vous invitons à lire notre article dédié au paillage à base de paillettes de lin 😉 !

Les paillages à base de poacées :

Il est possible d’utiliser les tiges de certaines plantes appartenant à la famille des Poacées pour réaliser un paillage lorsqu’elles fanent en automne.

Il vous suffit de les couper à la fin de leur floraison pour ensuite les broyer et les disposer dans votre jardin aux pieds des plantes qui craignent le froid hivernal.

Parmi les poacées, nous vous conseillons notamment d’utiliser les chaumes :

  • des miscanthus
  • des cannes de Provence (Arundo donax)
  • de l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) – attention, cependant à cette dernière classée parmi les plantes envahissantes en milieu Méditerranéen, elle est à utiliser si vous en avez déjà sur place mais réfléchissez-y à deux fois avant de l’introduire chez vous si vous n’en avez pas encore, car elle peut être problématique dans votre contexte…
  • de maïs, s’il est cultivé en agriculture biologique évidemment 😉

Côté paillis minéral :

Ils sont de plusieurs types : roches volcaniques comme la pouzzolane, schistes, billes d’argiles, ardoises concassées, galets, graviers, débris de poteries/tuiles ou encore coquillages !!

Tous possèdent une valeur esthétique non négligeable avec une large palette de couleurs et de formes permettant une grande créativité, du plus bel effet notamment au jardin d’ornement voire dans une spirale aromatique.

Les paillages minéraux sont extrêmement durables vu qu’ils ne se dégradent pas facilement, d’autant plus que vous aurez veillé à installer sous ces paillages un feutre ou géotextile qui l’empêchera de pénétrer dans la terre en dessous !

Ils sont de nature à bien emmagasiner la chaleur ce qui plaira notamment aux plantes de rocailles et aux graminées ornementales !

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Plantes succulentes paillées avec un paillis minéral avec un très beau rendu visuel !

Mais ils ont également plusieurs inconvénients aux premiers rangs desquels le fait de ne pas nourrir le sol et d’être généralement assez onéreux à se procurer !!

Pour plus de détails, rendez-vous sur notre article dédié au paillage minéral d’ardoise !

Le paillage pas cher et fait maison : celui que l’on préfère !

En permaculture, on cherchera toujours à essayer de limiter les intrants extérieurs à notre site.

Du coup, produire son propre paillage, à chaque fois que cela est possible, suit bien ce principe de permaculture fondamental.

L’avantage est, notamment, de pouvoir recycler tout un tas de déchets.

C’est fou tout ce qui peut être recyclé ! Donc profitez-en !!

Le carton brut, sans colle ni encre :

Solution ô combien économique, le carton brut (non tinté donc de couleur brune) est aussi un champion de l’attraction de biodiversité (à commencer par les vers de terre qui en raffolent) et du « désherbage » !

Il suffira de faire se chevaucher plusieurs planches cartonnées bien humidifiées pour occulter la lumière en dessous et supprimer de nombreuses pousses d’adventices tout en fournissant une matière carbonée à déguster pour la vie du sol qui le transformera rapidement en humus.

Recouverts en plus d’un mélange de paillis végétal et/ou d’un peu de terreau, le carton fera donc des merveilles dans votre jardin.

Il sera notamment très utile au pied des plantations de jeunes arbres et arbustes qui peuvent craindre la sécheresse ou la concurrence des adventices les deux premières années de leur installation.

Les plus du carton : 

  • économique
  • facile et rapide à poser
  • se décomposent très vite
  • réduit les déchets et déplacements aux zones de recyclage ! 😊

Les moins du carton :

Les puristes argueront que même manuellement débarrassé de ses scotch adhésifs et autres enveloppes imperméables contenant les bons d’expéditions, il reste toujours une infime quantité de colle dans le carton, qui est utilisée pour faire adhérer entre elles les différentes couches composants la paroi d’un carton (notamment les parties plates extérieures avec la partie ondulée intérieure !).

Et cette colle-là est impossible à retirer !

Du coup, si vous êtes sensibles à cela, le mieux est de ne pas utiliser les cartons au jardin…

Si on ne met rien dessus pour les tenir en place, les cartons ont vite fait de se faire la malle par temps venteux !

Ce n’est pas un vrai paillage à lui seul, il n’est pas suffisant pour cela et demande, de préférence une couche de paillis végétal par dessus pour être plus efficace.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Paillage d’un jeune arbre avec du carton recouvert avec plusieurs centimètres écorces en vrac – Extrait de la formation en ligne « Créer et gérer une forêt jardin avec Martin Crawford » -©Martin Crawford

Les déchets de cuisine :

Il est aussi possible de pailler votre jardin en y déposant vos déchets de cuisines végétaux : étalés sur votre sol, ils lui assureront une bonne fertilité tout en maintenant une bonne humidité, c’est ce que l’on appelle aussi faire « du compost de surface » !

Normalement, dans le cadre d’une alimentation variée et équilibrée, vos apports de déchets de cuisine en paillage devraient aussi être variés et équilibrés ;).

On évitera cependant de mettre de grosses quantités d’agrumes qui déplaisent fortement aux vers des terre et on veillera, si possible, à couper en morceaux les plus gros déchets de cuisines afin d’en faciliter la décomposition. 😉

Ceci dit, pensez à en garder un peu pour vos poules qui aiment souvent beaucoup aussi les déchets de cuisines afin de ne pas faire de jalouses ;).

En plus, elles vous donneront, par le biais de leurs fientes, un amendement de choix à ajouter à vos paillages riches en matières brunes carbonées (BRF, copeaux de bois, paille…) !

Les « déchets » verts :

Loin d’être des déchets, ce sont en fait des ressources comme nous le dit bien le principe de permaculture « tout déchet est une ressource inexploitée! ».

Alors, plutôt que d’encombrer votre trottoir avec des sacs de déchets verts en tout genre, vous récupérez-les pour pailler votre jardin.

Le recyclage des déchets verts à portée de main et gratuits est génial !

On peut citer notamment :

  • les tontes de pelouses
  • les résidus de tailles diverses, broyés (en se limitant à un maximum d’environ 20% de résineux pour éviter d’acidifier le sol) qu’il s’agisse de jeunes rameaux vivants (BRF) ou de copeaux de bois secs, voire des deux mélangés
  • les feuilles mortes
  • les coques concassées de noix, noisettes et autres bogues de marrons
  • les parties de légumes que vous ne consommez pas ou qui sont fanées
  • les végétaux « booster » de fertilité comme l’ortie ou la consoude que l’on peut simplement couper et déposer au sol comme paillage ultra nourrissant plusieurs fois dans l’année !
Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Paillage de plate-bandes potagères avec de la consoude cultivée à cette fin juste à côté ;)!

Les plus des déchets verts :

  • plus économiques que les paillis du commerce
  • renouvelables à volonté
  • produits sur place, vous savez de quoi est composé précisément votre paillage
  • facteur de fertilité et création d’humus
  • quand ils sont bien équilibrés en matières vertes et en matières brunes, ils sont un cocktail extrêmement nutritif pour les sols !
  • ils vous évitent des déplacements à la déchetterie !!

Les moins des déchets verts :

  • ne sont pas toujours très esthétiques.
  • peuvent nécessiter du matériel pour être produit en quantité suffisante (tondeuse avec récupérateur de tonte, broyeur…)

Les déchets organiques animaux :

Si vous avez la possibilité de récupérer de la laine de mouton, faites-le car ce type de paillis est très bénéfique pour votre jardin.

Il retiendra la chaleur en hiver, préservera une bonne humidité et augmentera votre productivité.

Il est aussi possible de récupérer les poils et plumes de vos animaux de compagnie ainsi que vos cheveux et vos ongles.

Mêlés avec d’autres matières organiques, ils constitueront un terrain fertile grâce à leur teneur élevée en azote et protéines.

Ne croyez pas que cette idée soit tirée par les cheveux 😊, certains jardiniers ont même remarqué que les cheveux humains servaient de répulsifs à certains « ravageurs » (taupes, cervidés) !

Que doit-on pailler dans un jardin en permaculture ?

La réponse est simple : presque toutes les cultures peuvent être paillées !

Il est possible d’utiliser la technique du paillage du potager, aux plantes ornementales et médicinales, en passant par le verger et les haies brise-vent, sans oublier les plantes en pot et jardinières. 

Mais le choix du paillage dépendra de différents critères tels que :

  • l’exigence en eau
  • la durée des cultures
  • le type de sol et son pH
  • le temps de dégradation du paillage

L’exigence en eau

Plus elles sont hydrophiles, plus les plantes apprécieront de pouvoir bénéficier d’humidité grâce à un paillage organique.

Au potager, le paillage sera notamment apprécié pour les fraisiers, les tomates, les choux, les salades, les épinards, les courgettes

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Plant de courgette paillé au foin dans un jardin potager en permaculture.

Bien sûr, mettre en place un paillage ne supprime pas toujours totalement les besoins en arrosages.

Vous pourrez ainsi prévoir, avant de mettre vos paillages, l’installation de tuyaux gouttes à gouttes à même le sol qui resteront donc sous le paillage toute la saison.

Vous pouvez recycler des bouteilles en créant des sortes d’entonnoirs : plantées à l’envers, goulot dans la terre et fond de bouteille découpé, elles dépasseront du paillage pour un arrosage facilité et localisé.

Vous pourrez aussi utiliser par exemple des ollas ou oyas, si ce système d’irrigation via des pots en terre cuite poreuse enterrés vous séduit.

Si vous ne visualisez pas notre vidéo sur cette page, 3 solutions :

En revanche, les végétaux hydrophobes ne devront en général pas être paillés.

Au niveau potager, ce sera notamment le cas des cultures d’ail, d’oignons ou encore d’échalottes

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Oignons blancs non paillés pour éviter le pourrissement de cette plante hydrophobe ;)!

La durée de culture des végétaux

C’est un critère de sélection du paillis très important.

Les légumes se cultivant sur une période courte (radis, laitue-salade…) n’auront pas besoin d’être fortement paillés avec un paillage longue durée.

On préfèrera, par exemple, les mulcher avec quelques centimètres de tontes de pelouse ou de foin qui se décomposeront rapidement.

Un paillage de type BRF conviendra davantage à des plantes pérennes, des haies et des petits fruitiers.

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Cassissiers, groseilliers et autres framboisiers paillés au BRF et bois broyé dans un jardin en permaculture ouvert au public sur la commune de St Pierre de Frugie en Dordogne.

Pour couvrir le sol des cultures qui restent tout l’été (2 à 3 mois) à la même place telles que courgettes, aubergines, poivrons, tomates…on choisira un paillage équilibré en apports nutritifs (donc mélangeant en proportion équivalente des matières vertes à tendances azotées avec des matières brunes à tendance carbonées) en couche d’une dizaine de centimètres pour bien supporter les grosses chaleurs !

Comme la nature est bien faite et que le permaculteur le sait, en automne les feuilles mortes se ramassent à la pelle, comme disait Prévert !

Quand on parle de paillage au jardin ou encore de paillis ou de mulch, difficile d’y voir clair. Pour vous aider voici un guide complet sur les paillages au jardin pour bien les choisir !
Feuilles de tilleul jonchant le sol à l’automne, y’a plus qu’à ramasser pour en faire un excellent paillage pour la fin de l’année.

Elles constitueront un paillage idéal pour les légumes qui restent en place à cette saison ou les coins du potager où vous n’avez pas semé d’engrais vert.

Utilisez des feuilles qui se décomposeront rapidement pendant l’hiver (noisetier, tilleul, bouleau) en évitant celles des noyers car elles contiennent de la juglone pouvant inhiber la pousse d’autres végétaux.

Un paillis de feuilles d’une quinzaine de centimètre d’épaisseur pourra protéger vos cultures jusqu’en mars !

Choix du paillage selon son pH de sol :

Pour connaitre son pH de sol, on peut faire des prélèvements de sol et demander des analyses en laboratoire ou bien s’offrir un kit de test de pH ou encore analyser les principales plantes bio-indicatrices poussant sur telle ou telle partie de son jardin pour en déduire la tendance principale du pH (plutôt acide, assez neutre, plutôt basique).

Au-delà de l’importance de cette connaissance sur votre sol pour les choix de végétaux à planter par exemple, il faut savoir qu’à la longue, certains paillages peuvent accentuer l’acidité d’un sol déjà acide, c’est notamment le cas des tontes de gazon, des aiguilles de pins et autre résidus de résineux comme les écorces de pin.

Alors, à moins que votre objectif ne soit justement d’acidifier davantage votre sol pour y installer par exemple des plantes de bruyères, on vous recommande de suivre une fois de plus un principe de permaculture : favorisez la diversité dans vos paillages, ne mettez pas toujours le même au même endroit, faites des mélanges et vous éviterez ainsi bien des désagréments !

Quel sera le support de culture idéal pour votre jardin ?

En permaculture, chaque choix doit être réfléchi au regard de ses contextes et objectifs propres. C’est le cas pour le paillage comme on vient de le voir dans cet article et c’est aussi le cas pour les supports de cultures. Alors lequel sera idéal pour vous ? Pour le déterminer, faites confiance à notre formation en ligne « Choisissez votre support de culture idéal ». Cliquez sur le lien ci-dessous pour en savoir plus !

Vous souhaitez produire tout ou partie de votre alimentation en la cultivant vous-même ? Faire des buttes ne sera pas forcément une bonne idée dans votre cas. Trouvez le support de culture le plus adapté à votre contexte et vos objectifs de production grâce à notre formation vidéo en ligne « Choisissez votre support de culture idéal ».

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Permaculture Design

Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.

4 Commentaires

  1. manuel eslava

    Très instructif il yas environs 5 ans que je m’essai à la perma je connais pas mal de chose ici les jardiniers voisins disent que mon jardin de 300 m carré n’est pas esthétique !!!! Pour eux il faudrai T pas une herbe entre les rangs bien rectilignes la terre a nue et pour compenser engrais chimique ou pas en quantité !! Dommage qu’à 72 ans je ne peux plus me permettre un stage chez vous !!!

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    • oizorar

      La Nature, pour beaucoup, n’est pas esthétique ; sinon, ils ne l’auraient pas massacrée comme ils l’ont fait !
      Moi, je ne vois rien d’inesthétique dans votre propos… sinon l’orthographe…
      …mais quand on est poète.

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  2. Oizorar

    Remarquable ! Merci, c’est très enrichissant.

    Une petite question : je broie les tailles de mes arbustes pour faire du BRF, mélangeant feuilles et branches. Quel sont les risques de repousse de ces fragments déposés sur la terre ?

    Cordialement,
    Oizorar

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  3. Gonsolin

    Un défaut non cité du paillage: il favorise les populations de fourmis.

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