La gestion de l’eau est un enjeu central en permaculture, que ce soit pour prévenir les problèmes d’érosion, restaurer la fertilité des sols ou optimiser les ressources naturelles.

Les eaux de ruissellement, mal gérées, peuvent causer des dégâts considérables :

  • appauvrissement des sols
  • destruction des infrastructures
  • perte d’une ressource précieuse.

Pourtant, avec des techniques adaptées, il est possible de transformer ces problèmes en solutions.

Cet article vous présente les meilleures pratiques de gestion de l’eau en permaculture, applicables à toutes les échelles, pour préserver vos sols et favoriser une agriculture résiliente.

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Pourquoi la gestion de l’eau est essentielle en permaculture

L’impact de l’érosion sur les sols

L’érosion provoquée par l’eau de ruissellement est l’une des principales causes de dégradation des sols.

Chaque pluie qui dévale un terrain emporte avec elle des nutriments essentiels et appauvrit la couche arable, cette mince épaisseur de terre féconde nécessaire à la croissance des plantes.

Dans les terrains en pente, les conséquences sont encore plus graves :

  • ravines profondes,
  • affaissements de murs
  • perte irréversible de terres cultivables.
L’eau mal gérée peut avoir des conséquences désastreuses sur un site.

Les défis des terrains en pente et semi-arides

Dans des régions semi-arides ou sur des pentes abruptes, l’eau ne reste pas longtemps sur le terrain.

Elle s’écoule rapidement, lessive les sols et empêche une infiltration suffisante.

Cela aboutit à une double peine :

  • dégradation du sol en surface
  • assèchement des nappes phréatiques.
Terrasses en pierres complètement détruites par l’eau par faute d’entretien au fil du temps.

Transformer l’eau de ruissellement en ressource

La permaculture propose de faire de l’eau un allié, en freinant son écoulement pour permettre une infiltration progressive dans le sol.

Cela aide à restaurer la fertilité, à créer des réserves d’eau naturelles et à prévenir les inondations.

Les principes philosophiques

Le problème est la solution.

www.permaculturedesign.fr

Techniques de gestion de l’eau en permaculture

Les baissières

Les baissières sont des canaux creusés le long des courbes de niveau d’un terrain.

Elles permettent de ralentir le ruissellement de l’eau, de la répartir uniformément et de l’infiltrer dans le sol.

Principe de fonctionnement d'une baissière en permaculture.

Comment créer une baissière ?

  • Identifiez les courbes de niveau avec un niveau à bulle ou un outil de relevé topographique.
  • Creusez un fossé peu profond (30 à 50 cm) le long de ces courbes.
  • Déposez la terre en aval du fossé pour former une butte.

Avantages

  • Favorise une infiltration uniforme de l’eau.
  • Réduit l’érosion et augmente la rétention d’eau dans le sol.
  • Conserve les nutriments.
  • Crée un microclimat favorable aux cultures sur la butte en aval.
Les baissières sont seulement une technique !

Les baissières sont seulement une technique !

Pour savoir si elles sont adaptées à votre contexte, où et comment les placer, vous devez passer par la conception globale de votre jardin. C’est ce qu’on appelle faire « son design ».

Les demi-lunes

Idéales pour les arbres et vergers, les demi-lunes sont des structures en forme de croissant creusées autour des plantations.

Elles capturent l’eau qui s’écoule et l’infiltrent directement aux racines.

Principe de demi-lune.

Mise en œuvre :

  • Creusez un croissant autour de l’arbre, la pointe orientée vers l’amont.
  • Renforcez les bords avec des cailloux ou du paillage pour stabiliser la structure.

Avantages :

  • Irrigue naturellement les arbres sans besoin d’irrigation supplémentaire.
  • Limite l’érosion locale autour des plantations.
  • Préserve les racines par rapport à d’autres ouvrages d’infiltration (baissières).

Les rivières sèches

Les rivières sèches consistent à remplir les ravines ou les chemins d’écoulement naturels avec des cailloux.

Elles ralentissent l’eau, empêchent l’érosion et capturent les nutriments.

Idéales en bas de gouttières dans les petits jardins.

Utilisations pratiques :

  • Réduire l’érosion dans les points bas d’un terrain.
  • Dévier l’eau de ruissellement vers des zones d’infiltration.
Exemple de rivière sèche.

Les ouvrages de stockage de l’eau

Les retenues d’eau (mini-étangs, bassins, mare naturelle…) permettent de conserver l’eau pour une utilisation ultérieure.

En climat semi-aride, elles jouent un rôle essentiel pour la survie des cultures.

Conseils pour un stockage optimal

  • Placez les bassins à des points stratégiques pour récupérer l’eau des pluies.
  • Associez-les à des canaux d’infiltration pour répartir l’eau dans le paysage.
    Exemple de stockage d’eau pour les cultures à Majorque.

Exemple pratique : Design d’un domaine à Majorque

Contexte

Nous avons été missionné en janvier 2025 pour une étude sur un domaine de 150 hectares à Majorque, les problèmes identifiés incluaient une forte érosion des sols, des ravines profondes et une perte de fertilité due à un sol appauvri et exposé au soleil.

Solutions mises en œuvre

Plusieurs solutions ont été préconisé sur ce design, mais les solutions principales sont les suivantes :

  • Baissières : création de canaux pour ralentir et infiltrer l’eau sur les pentes abruptes.
  • Demi-lunes : implantation dans les vergers pour maximiser l’efficacité de l’eau.
  • Stockage de l’eau : construction de bassins pour capter et redistribuer les eaux de pluie.

Applicabilité à un petit jardin

Ces solutions, bien que déployées sur un domaine de grande taille, sont tout à fait adaptables à des échelles plus petites.

Par exemple, une baissière miniature ou « micro-baissière » peut être créée sur un terrain en pente légère, et des demi-lunes peuvent être ajoutées autour d’arbres isolés dans un jardin urbain.

Avantages de ces techniques pour les petits jardins

Adaptation facile

Les baissières, demi-lunes et rivières sèches ne nécessitent que peu de matériel et peuvent être réalisées à la main, ce qui les rend accessibles à tous sur des petites surfaces.

Bénéfices directs

  • Amélioration de la rétention d’eau dans le sol.
  • Réduction des besoins en arrosage.
  • Création d’un sol vivant et fertile, favorable à la biodiversité.

Impact écologique

En favorisant l’infiltration de l’eau, ces techniques préservent les nappes phréatiques et limitent les inondations en aval.

Elles contribuent à restaurer des écosystèmes locaux.

Conclusion

La gestion de l’eau en permaculture est une étape incontournable pour préserver les sols, restaurer leur fertilité et créer des paysages résilients.

Qu’il s’agisse d’un domaine agricole ou d’un petit jardin, les techniques comme les baissières, les demi-lunes ou les rivières sèches offrent des solutions simples, économiques et écologiques.

En appliquant ces méthodes, vous transformerez chaque goutte de pluie en ressource précieuse 😉.

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Permaculture Design

Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.

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