Les doryphores…
Joli petit insecte à observer, mais pas du tout apprécié par les jardiniers qui veulent faire pousser des pommes de terre.
En effet, ce petit coléoptère à rayures, sous son allure inoffensive, et surtout ses nombreuses larves rouge orangé sont de véritables gloutons capables de dévorer entièrement les feuilles de vos plants de pommes de terre. Les malheureux plants sans feuilles ne peuvent plus faire leur photosynthèse et finissent par mourir !!
Découvrez le retour d’expérience de Magalie, membre de notre bureau d’études, sur sa gestion des doryphores dans son potager en permaculture.
Retrouvez également en fin d’article, une liste de prédateurs naturels des doryphores qu’il sera bon d’accueillir dans votre jardin en permaculture !
Ci-dessous retranscription de la vidéo
Que font les doryphores à vos pommes de terre ?
On va voir ici, nos choix spécifiques pour traiter un ravageur comme le doryphore sur nos cultures des pommes de terre.
Même si on déplace nos cultures de pommes de terre chaque année, il n’empêche qu’on a quasi systématiquement des doryphores qui viennent en fin de printemps début d’été.
Le doryphore et ses nombreuses larves vont en effet se nourrir du feuillage de vos plants de pommes de terre qui vont, par conséquent, dépérir rapidement ne pouvant plus amener la culture à son terme. Résultat : une récolte misérable, voire pire, inexistante !
Donc là-dessus, évidemment, nous ne mettons aucun produit insecticide sur nos plantes et le choix qu’on a fait, c’est de préserver la vie autant qu’on peut sur ce jardin sauf pour les doryphores : on les ramasse parce qu’une année, on n’a rien fait et ils nous ont tout ravagé, ça a été la catastrophe.
Comment gérer les doryphores et leurs larves ?
Depuis cette période-là, dès qu’on commence à voir des pontes, donc, ces petits ensembles d’œufs jaunes en-dessous des feuilles de pommes de terre ou autres solanacées d’ailleurs, alors on détruit les pontes, on les frotte pour les enlever.
Et on ramasse les doryphores adultes… donc là, on en a !
Les doryphores, quand on les ramasse, ils font les morts, ils se laissent tomber dès qu’il y a un peu de bruit quoi et donc là, l’adulte il vole donc, si je l’enlève du plant, il y revient.
Comment se débarrasser des doryphores ?
Chacun aura sa méthode…
Donc, on les ramasse normalement, on les met dans des boîtes et on les détruit.
C’est vraiment le seul insecte que l’on combat comme ça aujourd’hui dans ce jardin.
À ce niveau-là, on a des larves à différents stades et les larves, elles, ne volent pas et en fait, on les ramasse.
Moi personnellement, je les mets ailleurs, parce que je pense que ça fait aussi de la nourriture pour d’autres bestioles.
La biodiversité du jardin en permaculture à la rescousse des pommes de terre !
Les oiseaux ne s’y intéressent pas trop, mais je pense quand même que ça nourrit forcément un autre maillon de la chaîne.
J’ai pu constater qu’il y en a pratiquement plus des doryphores…
Vu que j’ai fait un ramassage quasi quotidien en période où il y en avait beaucoup.
Aussi, j’ai constaté qu’il y avait des larves qui avaient dû être parasitées par un insecte.
Je n’ai pas encore trouvé par quoi, mais les larves étaient accrochées aux feuilles par une espèce de filament et elles n’étaient plus vivantes et toutes molles avec un changement de couleur. Elles étaient un petit peu plus foncées donc, je pense qu’il s’agit d’une guêpe parasitoïde qui a dû sans doute pondre dedans, mais je n’ai pas identifié encore laquelle c’était.
Et du coup, ça me fait plaisir parce que je me dis non seulement moi, je les ramasse, mais en plus, il y a quand même de la biodiversité qui s’installe et qui est capable de me réguler un peu tout ça !
Exemples de prédateurs naturels des doryphores
Si les oiseaux boudent effectivement les larves de doryphore dont la couleur rouge orangé leur signale soit un mauvais goût, soit un possible poison pour eux, d’autres prédateurs naturels se sont intéressés au fil des années aux larves de cet insecte arrivé des Etats-Unis sans ses prédateurs naturels il y a plus d’un siècle…
Exemples de prédateurs naturels pouvant vous aider (liste non exhaustive) :
- Le téléphore fauve (Rhagonycha fulva) est un coléoptère orangé qui affectionne le pollen de fleur mais aussi les larves de doryphore 😉.
- La punaise verte bleuâtre (Zicrona caerulea) aux jolies couleurs métallisées est une grande prédatrice des larves de doryphore.
- Certaines tachinaires, mouches parasitoïdes de la sous-famille des Tachinidae peuvent utiliser les larves de doryphore comme pouponnières. Les larves consomment l’hôte dans lequel elles se sont développées…
- Certains staphylins, coléoptères de la famille des Staphylinidae, peuvent mettre des larves de doryphore à leur menu.
- Certains carabes, coléoptères de la famille des Carabidae, comme le carabe doré (Carabus auratus) notamment sont de redoutables chasseurs qui pourront s’attaquer aux larves de doryphores !
- La grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima), est également un redoutable carnivore qui peut dévorer à la fois les larves de doryphores et les doryphores adultes !
- Les nématodes (Nematoda) sont des vers microscopiques vivant dans le sol où ils cherchent des larves d’insectes à parasiter pour se reproduire. Or les larves de doryphore, allant s’enterrer dans le sol pour se nymphoser avant d’émerger en adulte, sont des cibles idéales pour les nématodes.
Pour aller plus loin :
Parce qu’en pratiquant la permaculture sur votre terrain, vous allez voir revenir de plus en plus de biodiversité et par conséquent de plus en plus d’insectes en tous genres, il est très intéressant d’en apprendre plus sur tout ce petit monde !
Il y aura, bien sûr, de formidables auxiliaires 🐝🐞 mais aussi des « indésirables » 🐛🐌 qu’on appelle parfois « nuisibles » ou « ravageurs » tant ils sont à même de détruire complètement nos cultures ! Eh oui, il faut de tout pour faire un monde 😉 !
Pour les reconnaitre et savoir comment les gérer au mieux dans votre potager en permaculture, nous vous conseillons l’excellent livre de Vincent Albouy « Jardinez avec les insectes ».
Cet ouvrage, simple d’accès, explique formidablement bien le rôle de chacune des petites bébêtes que l’on peut trouver dans son jardin et donne des moyens de gestion pour être en mesure de jardiner avec en toute sérénité !
Jardinez avec les insectes
Comprendre, prévenir, attirer et contrôler les invertébrés au jardin
Vincent Albouy
Édition De Terran – 2009.
23 €
À bientôt, 👋
L’équipe du Bureau d’étude Permaculture Design
Sur le même thème
-
Les 5 piliers du maraîchage agroécologique pour une production durable
Le maraîchage agroécologique représente une réponse concrète et innovante aux défis climatiques et environnementaux actuels. En adoptant des pratiques respectueuses de la nature et en favorisant un sol vivant, cette méthode permet de produire des légumes sains tout en préservant la biodiversité. Cet article détaille les cinq piliers fondamentaux de cette approche, basés sur l’expérience […]
-
Gestion de l’eau en permaculture : résoudre les problèmes d’érosion et de fertilité
La gestion de l’eau est un enjeu central en permaculture, que ce soit pour prévenir les problèmes d’érosion, restaurer la fertilité des sols ou optimiser les ressources naturelles. Les eaux de ruissellement, mal gérées, peuvent causer des dégâts considérables : Pourtant, avec des techniques adaptées, il est possible de transformer ces problèmes en solutions. Cet […]
-
Verger diversifié en permaculture
Les vergers diversifiés en permaculture représentent une solution à la fois écologique et durable pour cultiver des fruits tout en enrichissant la biodiversité locale. Contrairement aux vergers conventionnels souvent monoculturaux et intensifs, les vergers diversifiés favorisent les interactions naturelles entre les différentes espèces de plantes, d’animaux et de microorganismes pour créer un écosystème équilibré. Dans […]
Permaculture Design
Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.
La Bourrache vous libèrera de tous les doryphores et d’autres prédateurs de la pdt