En hiver, la plupart des jardiniers se languissent de l’arrivée du printemps pour pouvoir enfin remettre les mains dans la terre et s’activer au potager!

Mais ce n’est pas parce qu’il fait froid dehors et que les végétaux sont en dormance qu’il n’y a rien à faire en hiver, bien au contraire !

Car, qu’on se le dise, de notre activité hivernale dépendra beaucoup notre réussite printanière !

Nous avons décidé de refaire un focus sur ces travaux hivernaux au potager au regard de nos expériences des années précédentes.

Alors, pour ne pas se planter et être fin prêt le moment venu, voici quelques bons réflexes à adopter en hiver pour bien préparer son potager !!!

Réfléchir et réorganiser l’architecture de votre potager

Peut-être l’architecture de votre potager vous satisfait-elle pleinement telle qu’elle est déjà et tant mieux pour vous !

Mais si ce n’est pas le cas, et que vous n’avez pas pris ou trouvé le temps de faire cela à l’automne, l’hiver vous offre une parenthèse très appréciable pour repenser et modifier en conséquence l’architecture de votre potager en fonction :

  • de vos observations glanées à la saison passée (repérage de zones fortement soumises aux vents, trop ou trop peu ensoleillées, plus ou moins fertiles…),
  • de vos besoins/souhaits en terme de productions
  • de vos envies en terme d’expérimentations permaculturelles (développer l’effet de bordure, mieux gérer l’eau sur votre site, mieux capter et stocker les énergies qui le traversent…) !

Vous pourrez ainsi vérifier que vous avez choisi le ou les supports de cultures les mieux adaptés à votre contexte propre.

Choisissez votre support de culture idéal !
Formation en ligne

Choisissez votre support de culture idéal !

Trouvez enfin le support de culture idéal pour vous !

Créer dans son potager un mini « piège à soleil », une butte en « trou de serrure », une mare aux bordures sinueuses…

Les possibilités d’aménagements sont infinies comme votre imagination et réorganiser l’architecture de son potager peut être une vraie partie de plaisir si on laisse s’exprimer sa créativité tout en tenant compte, comme toujours de son contexte et de ses objectifs 😉

Prenez donc un temps sur le mois de janvier, de vous pencher là-dessus pour améliorer votre « écosystème cultivé ».

Vous pourrez ensuite mettre tout en place sur le mois de février pour être opérationnel, en mars avec l’arrivée du printemps !!

Planifier votre saison de culture

Même s’il y a plusieurs « écoles » plus ou moins strictes pour ce qui est de la planification potagère, tous les jardiniers expérimentés s’accorderont à dire qu’un minimum d’organisation de ses cultures à venir est indispensable pour aborder sereinement le début de saison et savoir quoi faire au bon moment !

Les mois de janvier, février sont donc une période idéale pour réfléchir tranquillement à ce que l’on va cultiver, via semis ou plants, à quel emplacement et quand !

Cette planification théorique spatiale et temporelle de la saison potagère sera plus ou moins fastidieuse selon le nombre de contraintes que vous choisirez d’adopter pour la réaliser :

  • Tiendrez-vous compte du calendrier lunaire ?
  • Des associations de légumes ?
  • Des rotations par rapport aux années précédentes, en fonction des familles de légumes ou de leurs besoins en nutriments ?
  • Souhaitez-vous prévoir vos successions de cultures jusqu’à l’hiver suivant ou juste commencer par la saison printemps/été…

Tout cela dépendra de vous et nous ne verrons pas ici tous les cas de figure.

Ce qui est sûr, c’est que plus vous vous mettrez de contraintes, plus votre planification sera un casse-tête chronophage.

Donc, surtout pour les débutants, ne vous dégoûtez pas du potager avant même d’avoir commencé et gardez en tête le principe de permaculture « Commencer petit ».

Les principes liés au design

Commencez petit, puis étendez-vous !

www.permaculturedesign.fr

Vous pourrez, avec l’expérience, être plus à l’aise d’année en année pour tester de nouvelles choses et complexifier votre planification !

Pour commencer, prenez simplement le temps de vous questionner sur votre planification spatiale :

  • De combien de surface de culture disposerez-vous cette saison ?
  • Que souhaitez-vous cultiver ?
  • En quelle quantité ?
  • À partir de semis ou de plants ?

En listant cela, vous aurez déjà une base de départ !

Puis vous ferez vos choix : allez-vous faire des rangs ou utiliser différemment l’espace  ? Souhaitez-vous porter une attention forte aux associations potagères ou simplement prendre en compte les plus reconnues au niveau des favorables comme des défavorables ?
Souhaitez-vous organiser des rotations classiques ou pratiquer des mélanges d’espèces ?

Excepté pour les légumineuses, ne pas remettre au même endroit la même plante d’une année sur l’autre est une base incontournable du jardinage au potager me direz-vous, nous sommes bien d’accord, mais selon comment vous penserez votre potager et le niveau de diversité que vous y introduirez, cela ne sera pas forcément une obligation de planifier ces rotations.

Pour exemple, Jean-Marie Lespinasse, auteur de l’excellent livre « Le jardin au naturel  », explique qu’au niveau des rotations de légumes, il est passé, avec l’expérience, de rotations classiques par rangs entiers à un tel mélange d’espèces variées sur ses ados qu’il est très peu probable qu’il remette la même plante au même endroit d’une année sur l’autre, il a donc fait le choix de ne plus tenir compte des rotations et de laisser faire !

jardinage potager buttes diversifiée
Butte potagère avec mélange de végétaux

Vous pourrez ensuite réfléchir à votre planification temporelle : en fonction de votre liste de plantes à cultiver, vous prévoirez lesquelles seront issues de semis en godet à l’intérieur, sous châssis chaud ou froid ou semis en place.

Vous pourrez en déduire quand vous approvisionner en graines pour commencer ses différents types de semis !

Vous pourrez aussi planifier quand introduire au potager vos 1ers plants issus de vos semis (ou d’achat ou de troc)…

Vous tirerez de toutes ces réflexions un « calendrier » de vos activités potagères qui vous permettra de ne pas être pris au dépourvu quand la saison sera venue 🙂

Entretenir vos cultures déjà en place

Si votre potager ne contient pas encore de plantes vivaces, il est temps de réfléchir sérieusement à en introduire, car elles sont formidables par leur rusticité, leur générosité, par le peu d’entretien qu’elles nécessitent et souvent aussi par leur capacité à vous fournir une récolte tôt dans la saison !

Il serait donc dommage de s’en priver !

Un potager en permaculture peut d’ailleurs se faire presque intégralement avec des plantes pérennes et vivaces comme nous le proposons dans notre formation en ligne : Le potager 3P, mon Premier Potager Permanenot.

Le potager 3p (mon premier potager permanent)
Formation en ligne

Le potager 3p (mon premier potager permanent)

Installez un potager de légumes vivaces en 1 week-end !

Ainsi, si votre potager contient déjà des plantes vivaces restées en place tout l’hiver, celles-ci nécessiteront votre attention en fin d’hiver notamment pour retirer les diverses protections hivernales (mulch, voile d’hivernage, cloche de forçage…) dès que le temps le permettra (hors période de fort gel !).

Toutefois, gardez vos protections à portée de main jusqu’au mois de mai, car il peut être nécessaire de les remettre ponctuellement lors d’épisodes de fortes gelées tardives (possibles jusqu’aux saints de glaces).

Il vous faudra ensuite prendre soin de vos vivaces en retirant les feuilles pourries, noircies ou abîmées pour éviter que ces phénomènes ne se propagent au printemps.

La pourriture touche par exemple souvent les feuilles d’artichaut qu’il vous faudra enlever et vous pourrez aussi retirer le mulch au pied pour permettre à la terre de se réchauffer les jours bien ensoleillés.

Pour d’autres cultures, au lieu de moisissures, l’hiver causera des dessèchements, c’est le cas pour les fraisiers par exemple.

Il vous faudra alors couper toutes les parties mortes afin de favoriser la pousse de nouvelles feuilles.

Vous pourrez aussi en profiter pour sevrer les jeunes plants qui se sont développés sur les stolons si vous ne l’avez pas déjà fait à l’automne, ces simples gestes apporteront un bon coup de jeune à votre fraiseraie.

Enfin, vous pouvez, pour favoriser la reprise, apporter aux pieds de ces cultures du compost bien décomposé ou des purins adaptés comme le purin de consoude qui, apporté au sol, génère un véritable « appel de faune » en attirant énormément de macro-organismes du sol essentiels à sa fertilité (vers de terre, cloportes…) et augmente aussi par conséquent la présence de micro-organismes.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les purins, nous vous conseillons le livre « Purin d’orties & Cie » qui vous sera d’une grande aide pour élaborer vous-même différents types de purins et ainsi prendre soin de vos plantes naturellement !

Préparer l’arrivée de vos futures cultures

Tout d’abord, en fin d’hiver, quand le soleil recommencera à prodiguer ses bienfaits et sa chaleur, vous pourrez commencer à enlever les épaisseurs de mulch que vous aviez installées en automne et en hiver afin que votre sol commence à se réchauffer.

Ensuite, grâce à votre planification potagère réfléchie en amont, vous allez savoir où semer ou planter tel ou tel légumes, vous pouvez donc anticiper les endroits où seront présents les légumes les plus « gourmands » en nutriments et donc y apporter « à manger » via du compost bien mûr déposé en surface !

Vous pouvez aussi pratiquer par endroit du compostage de surface en mettant directement au jardin vos épluchures et autres déchets de cuisine, cela aura l’avantage d’attirer les limaces sur ces appétissants déchets à décomposer plutôt que sur vos jeunes pousses d’asperges par exemple !

Mettez aussi à profit le temps que vous avez encore pour vous procurer ou fabriquer les différents accessoires dont vous aurez besoin pour conduire vos prochaines cultures.

Pensez à valoriser notamment la dimension verticale : fabriquez des treilles, des arches, des tuteurs ou toutes autres structures verticales de votre choix pour vos haricots, vos pois, vos cucurbitacées ou autres grimpantes que vous souhaiterez accueillir au potager…

Enfin, même s’il fait encore froid dehors vous pourrez, dès le mois de février, débuter vos premiers semis au chaud à l’intérieur (tomates, aubergines, piments, poivrons…) ce qui vous permettra de commencer la saison et donc les récoltes plus tôt !!

Bichonner vos outils

On dit souvent que « les bons outils font les bons ouvriers » et il est vrai que nous vous conseillerons plutôt d’acquérir des outils de qualité certes un peu plus chers au départ, mais tellement plus durables et efficaces dans le temps !!!

Cependant, acheter de bons outils de jardin n’est pas suffisant, il faut aussi les entretenir et même carrément les bichonner pour prolonger leur durée de vie et leur efficacité.

Pour commencer, en fin de saison de jardinage, comme normalement après chaque utilisation, vous devez avoir retiré la terre restée collée sur vos outils, mais peut-être vous êtes-vous arrêté à ça.

Alors l’hiver sera, là encore, une période idéale pour vous consacrer à un inventaire de vos outils, faire le point sur leur état général et procéder aux entretiens qui s’imposent :

  • Nettoyer au papier de verre très fin (pour ne pas rayer les surfaces) toutes les parties métalliques de vos outils pour en retirer la rouille qui se sera formée en surface.
  • Les aiguiser à l’aide d’une simple pierre à affûter pour les petits outils (sécateur, serpette…) ou une petite lime à fer pour le tranchant de votre pelle bêche et si le tranchant est très abîmé vous pouvez aussi utiliser une meuleuse à disque…
  • passer de l’huile de lin (ou autre huile végétale à votre disposition) sur toutes les parties métalliques préalablement nettoyées et affûtées, car cela empêchera la rouille de s’installer.
  • Huilez également tous les manches en bois (grelinette, fourche, pelle-bêche, serpes…) afin de les nourrir, les protéger de l’humidité et prolonger leur durée de vie
  • Si ce n’est pas déjà trop tard, au cas où vous l’auriez oublié, videz l’eau restée stagnante dans vos tuyaux d’arrosage, car le gel pourrait les faire exploser et les rendre inutilisables. Puis stockez-les enroulés pour former un ovale plutôt qu’un rond, car cela limitera, lors du déroulage, la formation de « pinces » (génératrice de fuites avec l’usure).

Puis rangez bien à l’abri des intempéries tous vos précieux matériels que vous serez bien contents de retrouver tous beaux tous propres au printemps prêts à être utilisés !!

Bonne préparation hivernale à tous !

Le jardin naturel

Le jardin naturel

Jean-Marie Lespinasse

Éditions Rouergue – 2013.
32 €

Librairie permaculturelle Amazon FNAC Unithèque Decitre

Purin d’ortie & Cie

Purin d’ortie & Cie

32 plantes pour le bonheur du jardin !

Bernard Bertrand

Édition De Terran – 2012.
15.5 €

Librairie permaculturelle Amazon FNAC Unithèque Decitre

Édité en 2016, retrouvez notre article sur ce livre en cliquant ici.

Légumes vivaces pour un potager perpétuel

Légumes vivaces pour un potager perpétuel

Des légumes toute l’année, un potager productif, peu d’entretien

Xavier Mathias

Éditions Rustica – 2017.
14.95 €

Librairie permaculturelle Amazon FNAC Unithèque Decitre

Etes-vous sûr d’avoir choisi le bon support de culture ?

Pour éviter les échecs, frustrations et pertes d’énergie inutiles, il est important d’avoir un support de culture réellement adapté à vos besoins, vos objectifs et votre contexte propre. Alors, avant de vous lancer au potager, mieux vaut être sûr d’avoir choisi le bon support. Pour cela, faites confiance à notre formation en ligne « Choisissez votre support de culture idéal ». Pour en savoir plus, cliquez sur le bouton ci-dessous.

Vous souhaitez produire tout ou partie de votre alimentation en la cultivant vous-même ? Faire des buttes ne sera pas forcément une bonne idée dans votre cas. Trouvez le support de culture le plus adapté à votre contexte et vos objectifs de production grâce à notre formation vidéo en ligne « Choisissez votre support de culture idéal ».

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Permaculture Design

Cet article a été rédigé par l’équipe de notre Bureau d’étude Permaculture Design.

11 Commentaires

  1. brésil

    jolie article, je vais chercher ce livre

    Répondre
  2. hudebine

    personne ne donne jamais de conseils pour les terrains pentus (qui sont de plus lessivés par les grosses pluies)
    dans quel sens alors les buttes? et autres conseils merci

    Répondre
    • Benjamin Broustey

      Selon la pluviométrie du lieu et la capacité d’infiltration du sol, elles seront presque perpendiculaires à la pente avec un léger décalage pour évacuer les surplus d’eau…L’orientation et le contexte seront aussi à mettre en perspective avec cela…

      Répondre
  3. Cote Cloture

    En effet se sont des bons réflexes qu’ils faut avoir ! Parfait cet article vu la période 🙂

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  4. carole

    je suis en plein questionnement pour mon jardin (2000m2 avec mare éphémère en amont) . nous avons emménagé en avril dernier et j’ai pu voir que le sols est ultra argileux. que puis je y faire durant l’hiver ?! j’ai lu « le jardin naturel  » mais il n’en dit rien de.cette terre très argileuse.
    merci d’avance !
    PS : je suis assez d’accord avec la personne précédente pour Amazone.

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  5. VeroG

    Il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre : comment concilier rotation des cultures et plantes vivaces ?
    Moi, par exemple, j’avais un mélange de légumes dans un carré et les 2 fraisiers qui s’y trouvaient ont tout envahi. Est ce que vous préconiser de « déménager » d’une saison sur l’autre les vivaces???
    Merci

    Répondre
  6. Legros

    bonjour,
    je pensais qu’avec l’esprit permaculture, il ne serait pas fait de pub pour Amazon?
    Denis Legros

    Répondre
    • Christophe Curci

      Bonjour Denis,
      Vous avez dû manquer les 2 autres liens vers les autres librairies ;).
      Nous n’avons pas vocation à êtres des « censeurs » et donc ce n’est pas à nous de choisir ou d’imposer quoi que soit. Nous considérons que chaque personne est autonome et responsable de sa propre vie et de ses choix. Chacun à sa sensibilité, son parcours, ses curseurs, son état de conscience et d’avancement…

      Quand on ne met pas les liens Amazon, on nous les demande, et quand on les met, plusieurs personnes ne veulent pas les voir ;). On fait comment, on ne met plus rien ?

      Afin de satisfaire le plus grand nombre (ce est qui notre choix) nous avons par conséquent fait le choix de proposer 3 librairies très différentes avec trois profils différents (Petite, moyenne et grande), a vous de choisir celle qui vous correspond le mieux, ou de commander chez votre libraire local. De plus, de par cette diversité, cela vous permet également d’avoir accès à plusieurs avis d’acheteurs différents (et donc de point de vues), qui pourront vous confirmer que le livre consulté correspond bien, ou non, à vos attentes.

      Et je rajouterais pour clôturer ce faux débat de « c’est perma » et « ce n’est pas perma », que l’on pourrait considérer également internet et l’ordinateur avec lequel vous lisez ce commentaire, comme extrêmement dommageable pour la nature et donc antipermaculturelle, non ? Réflexion, que l’on pourrait appliquer également à quasiment tous les objets qui doivent vous entourer à ce moment précis…
      Donc, essayons d’être tolérant avec autrui… car personne n’est parfait et ne le sera jamais… chacun possède sa propre vérité, et laissons chaque personne opérer ses propres choient son ame et conscience.

      À bientôt 😉

      Répondre
    • marie

      Bonjour Denis,
      Amazon est pour moi très utile : je fais une copie d’écran des références du bouquin, bien détaillées sur leur site, et l’envoie par mail à mon libraire de quartier pour qu’il commande le bouquin 😉

      Répondre

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